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L'augmentation des contrats aidés ne peut tenir lieu d'une politique de l'emploi aidé, estiment les associations

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Si les associations approuvent la décision de Nicolas Sarkozy d'augmenter les contrats aidés pour amortir les effets de la crise économique sur les chômeurs les plus en difficulté (1), elles déplorent une décision essentiellement conjoncturelle, prise « comme à regret et en s'excusant au nom des circonstances », selon les termes de SNC (Solidarités nouvelles face au chômage). Pourtant, « n'ayons pas honte des contrats aidés, qui constituent une forme indispensable et novatrice de solidarité et de créativité », réagit l'association, qui conteste l'expression « stigmatisante » de « traitement social » utilisée couramment à leur propos.

Sortir d'une gestion à courte vue...

« Il apparaît, pour le moins paradoxal, d'annoncer une hausse des contrats aidés tout en remettant en cause, par ailleurs, les aides aux associations dans un certain nombre de ministères », s'insurgent, de leur côté, la CPCA (Confédération permanente des coordinations associatives) et l'Usgeres (Union de syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale). « Agit-on dans l'urgence ou sommes-nous capables de penser une politique de l'emploi aidé qui soit une des composantes d'une véritable politique économique dans le secteur ? », s'interrogent-elles. Cette interpellation fait écho au regret exprimé par l'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles) que le secteur non marchand ne soit considéré que comme un sas permettant à certains chômeurs de remettre le pied à l'étrier. L'organisation rappelle que les métiers de l'aide à domicile requièrent des compétences relationnelles et techniques, reconnues par des qualifications, et que le secteur associatif est l'acteur économique le plus important dans les services à la personne et ne saurait être considéré comme un simple sas.

Les associations souhaitent donc sortir de la gestion essentiellement conjoncturelle des contrats aidés et de l'opacité des décisions budgétaires prises en la matière. C'est ainsi que SNC propose que leur volume soit lié de manière fixe au volume du chômage de longue durée, au lieu de fluctuer en fonction du contexte économique ou politique. Cette stabilisation, ajoute l'association, permettrait en outre aux employeurs de développer la qualité de ces contrats, devenus aujourd'hui trop complexes et périlleux à gérer. Quant à l'Usgeres et à la CPCA, elles demandent, afin de bénéficier d'une reconnaissance équivalente à celle accordée aux entreprises du secteur marchand, l'ouverture d'une concertation au plus haut niveau de l'Etat sur la politique de l'emploi aidé dans le secteur non-marchand, notamment pour le déploiement du contrat unique d'insertion en 2010. Elles réclament également l'examen et la mise en oeuvre d'un train de mesures techniques dans le cadre de la programmation 2009, tant pour les bénéficiaires de contrats aidés que pour les employeurs, réunissant les représentants des réseaux associatifs et les collectivités territoriales. Enfin, elles souhaitent la création, dès 2009, dans le cadre de la convention « Agir pour l'emploi », d'un pôle de ressources transversal intersectoriel sur l'emploi dans les associations. A charge pour ce dernier de mettre en synergie les coordinations associatives, les centres nationaux d'appui et de ressources et les syndicats d'employeurs pour accompagner les employeurs associatifs dans le développement des politiques publiques d'emploi dans les secteurs porteurs (aide à domicile, animation, secteur sanitaire et social...).

... et opportuniste

Au lendemain des promesses de Nicolas Sarkozy, le 29 octobre, le secrétaire d'Etat à l'emploi, Laurent Wauquiez, devait préciser que plus de 40 000 emplois aidés seraient « réservés, au sein de l'Education nationale, à l'accompagnement des élèves en situation de handicap ». Une annonce, qui fait bondir Thierry Nouvel, directeur général de l'Unapei, qui estime que le recours à ces outils pour la scolarisation des enfants handicapés est une mauvaise solution. « En pratique, cela revient à recruter des personnes sans aucune formation, ni expérience dans l'accompagnement de ces publics, qui présentent des difficultés particulières auxquelles elles ne sont pas préparées », résume-t-il, tout en renouvelant la demande de l'association d'une professionnalisation de ces emplois.

Enfin, la FNATH, qui attendait des précisions sur l'emploi des personnes handicapées, « une urgence reconnue depuis la conférence nationale sur le handicap », regrette le silence sur cette question. Elle demande que les associations de personnes handicapées soient, au-delà des partenaires sociaux, consultées sur l'ensemble des mesures du plan pour l'emploi, notamment sur celles concernant la formation professionnelle.

Notes

(1) Voir ASH n° 2579 du 31-10-08, p. 5.

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