« Une bonne nouvelle. » C'est ainsi que la Cimade accueille l'annulation par le tribunal administratif de Paris de l'appel d'offres relatif à la défense des étrangers dans les centres de rétention (voir ce numéro, page 9). Cette décision, « loin d'être de pure forme », estime-t-elle, contrairement au ministère, « met en évidence l'incompatibilité du texte avec la mise en oeuvre d'une action de défense des droits et de la dignité des étrangers ». Jugeant que la modification du décret du 22 août 2008 s'impose, elle demande au gouvernement d'engager une concertation avec les associations et la société civile afin d'aboutir à une solution « conforme à l'intérêt des personnes retenues et acceptable par tous ». Elle est soutenue dans sa démarche par la lettre ouverte, adressée le 30 octobre dernier par 260 élus (en majorité PS, PC et Verts) au président de la République. Ceux-ci expriment leurs inquiétudes sur le décret du 22 août 2008, « qui dénature entièrement la mission de la Cimade », et lui demandent d'en reconsidérer le contenu.
Plus pragmatique, face à la volonté du ministère de publier un nouvel appel d'offres, et même si elle continue de penser que la réforme ne s'imposait pas, France terre d'asile (1) réclame un dialogue préalable avec l'ensemble des opérateurs « à l'exception des pseudo-collectifs créés pour la circonstance, tel le «collectif Respect» ». Forum réfugiés, qui avait déposé un dossier pour le premier appel d'offres, se dit favorable à une rencontre avec les autres associations candidates afin « d'examiner les conséquences de la décision du tribunal et les moyens éventuels de répondre au mieux à la nouvelle offre ».
(1) Sur les positions des associations sur le premier appel d'offres, voir ASH n° 2579 du 31-10-08, p. 34.