La suspension de l'obligation de vaccination des enfants par le BCG depuis le 20 juillet 2007 s'est accompagnée d'une recommandation forte de vaccination des enfants les plus exposés au risque de tuberculose (1). Or, signale la direction générale de la santé (DGS), un an après, des éléments indiquent « une probable insuffisance de la couverture vaccinale de ces enfants notamment dans le secteur libéral ». Elle adresse donc aux préfets ses instructions pour inverser la tendance.
Les services départementaux de la protection maternelle et infantile (PMI) sont des « partenaires fondamentaux » à la fois pour la réalisation pratique de la vaccination, pour l'information sur son indication et le lien avec les groupes de population relevant de la recommandation, indique la DGS. C'est pourquoi les préfets sont tenus d'associer les conseils généraux dans leur stratégie d'amélioration de la couverture vaccinale des enfants à risque. S'il s'avère que la recommandation est mal appliquée, ils doivent en outre mettre en place des mesures de correction adaptées dans les meilleurs délais. Pour cela, il leur est demandé de développer un partenariat étroit avec les centres de PMI mais aussi de s'appuyer sur des collaborations avec les pédiatres exerçant en secteur hospitalier et libéral, les médecins généralistes, les maternités, les centres de lutte anti-tuberculeuse, les centres de vaccination ainsi que tout autre interlocuteur jugé utile dans cette démarche.
Par ailleurs, explique la DGS, l'application effective de la recommandation implique « au minimum » que :
les enfants concernés soient repérés et leurs parents informés à l'occasion du suivi de la grossesse, en postnatal ou lors du premier mois de vie ;
l'information sur la recommandation de vaccination soit rappelée aux professionnels de santé et de la petite enfance ;
dans chaque département, les structures où cette vaccination est pratiquée soient clairement identifiées et que cette information soit disponible pour les parents et les professionnels de santé.
Enfin, il est rappelé que les enfants concernés par la recommandation de vaccination sont ceux qui répondent à au moins un des critères suivants : être nés dans un pays de forte endémie tuberculeuse, avoir au moins un parent originaire d'un de ces pays, y séjourner au moins un mois d'affilée, avoir des antécédents familiaux de tuberculose, résider en Ile-de-France ou en Guyane ou être dans toute situation jugée par le médecin à risque d'exposition au bacille tuberculeux (2). La vaccination doit être réalisée au plus tôt, indique encore la DGS, si possible à la naissance ou au cours du premier mois de vie, et jusqu'à l'âge de 15 ans.
(1) Conformément à l'avis du 9 mars 2007 du Comité technique des vaccinations et du Conseil supérieur d'hygiène publique de France - Voir ASH n° 2517 du 13-07-07, p. 16 et n° 2519 du 24-08-07, p. 10.
(2) C'est-à-dire, notamment, vivre dans des conditions de logement défavorables (habitat précaire ou surpeuplé) ou socio-économiques défavorables ou précaires, ou encore être en contact régulier avec des adultes originaires d'un pays de forte endémie.