La Commission européenne a présenté, le 16 octobre, son rapport annuel sur les tendances sociales qui fait le point sur les objectifs communs de la stratégie européenne de protection sociale et d'inclusion sociale (1).
Elle observe que, en dépit d'une amélioration générale du marché du travail, 16 % des Européens continuent de vivre en dessous du seuil de pauvreté (2). Les enfants sont toujours plus touchés que le reste de la population (19 %), relève-t-elle. En cause : la mauvaise situation professionnelle des parents et l'insuffisance de l'intervention des pouvoirs publics en matière d'aide au revenu mais aussi de services d'accueil. Le risque de pauvreté est particulièrement accru pour les familles monoparentales, souligne le rapport (32 %). Et le travail ne prémunit pas toujours contre la pauvreté. Ainsi, 8 % des personnes occupant un emploi vivent en dessous du seuil de pauvreté.
La Commission européenne constate également que le niveau de vie des pauvres fluctue fortement au sein de l'Union européenne (UE). Dans les Etats baltes, en Hongrie, en Pologne et en Slovaquie, le revenu mensuel moyen est d'environ 200 € , contre 809 € en France. Selon le rapport, le revenu des pauvres des Etats les plus riches de l'UE est de 3,5 fois supérieur à celui des personnes à faibles revenus vivant dans les pays les plus pauvres.
Par ailleurs, la Commission européenne prône une amélioration des transferts sociaux. Les allocations familiales, de chômage ou de logement réduisent en effet le risque de pauvreté de 38 % en moyenne, note le rapport (48 % en France). L'impact des transferts sociaux est encore plus important sur la pauvreté infantile puisqu'il la réduit de 42 % en moyenne (jusqu'à 55 % en France).
L'institution préconise aussi un allongement de la vie professionnelle, une manière efficace, selon elle, de garantir des revenus suffisants aux retraités. La stratégie de Lisbonne a fixé à 50 % le taux d'emploi des travailleurs âgés d'ici à 2010, rappelle-t-elle (3). Or, en 2007, il n'atteignait que 45 %.
(1) Rapport disponible sur
(2) Le seuil de pauvreté est fixé à 60 % du revenu national médian, c'est-à-dire le revenu en dessous duquel se situe la moitié de la population du pays.