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Les pistes du Conseil économique et social pour accroître l'efficacité des politiques d'insertion des jeunes

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« Depuis 25 ans, les options choisies pour les politiques d'insertion des jeunes ont fluctué en fonction de l'orientation des gouvernements avec davantage d'échecs que de réussites, celles-ci étant rarement pérennes », indique le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans un avis adopté le 22 octobre, dans lequel il dresse un bilan en demi-teinte - malgré les « efforts massifs » fournis par l'Etat - et émet plusieurs propositions (1).

L'auteur de l'avis, Catherine Dumont (CFE-CGC), met notamment l'accent sur les carences de notre système en matière d'accueil, d'information et d'orientation (AIO) des jeunes. Un dispositif à « repenser », selon elle : « malgré un grand nombre de structures et de personnels chargés de l'orientation, la conception d'une vision globale et stratégique semble faire défaut », explique-t-elle. « En effet, les jeunes et leurs familles ont de plus en plus de difficultés à se repérer dans le maquis du système actuel pour trouver de l'information et définir une orientation précise. » L'auteur propose ainsi, notamment, de simplifier et clarifier la lisibilité des services pour les publics, en matière d'AIO, par la labellisation des structures intervenant dans ce domaine. Elle plaide également pour la création d'un livret d'accueil et d'information rassemblant l'ensemble des dispositifs et des structures de formation, de recherche et d'accès à l'emploi, qui serait diffusé dans tous les points d'accueil, à l'initiative des ministères concernés (Emploi, Education nationale, Jeunesse, etc.).

Pointant du doigt « le grand nombre de dysfonctionnements » dont souffre l'orientation scolaire, Catherine Dumont propose par ailleurs de développer le repérage des jeunes dès la classe de 5e et de mettre en place un passeport orientation/formation, qui validerait les différentes étapes du parcours scolaire, les choix d'orientation et, à terme, de formation aux métiers. « Le passeport pourrait contenir les compétences acquises, les bilans de visites dans l'entreprise, les stages et expériences en entreprise au-delà des seuls résultats scolaires », indique l'avis. L'idée serait que ce passeport débouche ensuite sur le passeport-formation continue mis en place par les partenaires sociaux à la suite de l'accord national interprofessionnel du 5 décembre 2003 sur la formation tout au long de la vie (2). L'instance suggère également qu'il soit proposé à tous les jeunes quittant l'Education nationale sans qualification et sans diplôme un certificat de validation des acquis et une orientation vers des structures leur permettant de travailler à un nouveau projet professionnel. « 117 000 jeunes sortent sans diplôme du secondaire chaque année », rappelle-t-elle au passage. Pour eux, la situation sur le marché du travail s'est particulièrement dégradée « en raison de la hausse générale des qualifications et des compétences requises pour occuper un emploi ».

Catherine Dumont dénonce encore le trop grand nombre de cloisonnements qui touche le système scolaire français. Des cloisonnements qui transforment les erreurs d'orientation en « parcours du combattant » pour ceux qui ne trouvent que tardivement leur voie. Elle estime par conséquent nécessaire d'« accepter un droit à l'erreur » et de faciliter les réorientations.

Le CESE émet encore, au-delà, tout un ensemble de propositions visant à « lever les freins sociaux à la réussite scolaire et universitaire » - l'avis suggérant notamment la création d'une allocation unique d'autonomie pour tout jeune engagé en parcours d'insertion -, « décloisonner l'insertion pour mieux accompagner vers l'emploi » ou encore « organiser le territoire pour une mise en oeuvre coordonnée des politiques d'insertion des jeunes ». Sur ce dernier point, Catherine Dumont juge nécessaire de créer les conditions d'un dialogue entre la nouvelle instance résultant de la fusion ANPE/Unedic - dénommé « Pôle emploi » - et les autres acteurs présents sur le territoire. Et elle propose dans ce cadre, entre autres, de faire des missions locales un appui privilégié du nouvel opérateur « dans un souci d'opérationnalité à l'égard des jeunes de 16 à 25 ans ». « Un accord de partenariat aurait le mérite de faire l'économie d'une refonte complète des pratiques », explique-t-elle.

Notes

(1) 25 ans de politiques d'insertion des jeunes : quel bilan ? - Disponible sur www.ces.fr.

(2) Voir ASH n° 2419 du 2-09-05, p. 13.

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