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L'Académie de médecine réclame en urgence une concertation sur les soins en prison

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Cela fait des années que de nombreux rapports dénoncent le problème des soins en milieu carcéral. L'Académie de médecine (1) lance à son tour un cri d'alarme en réclamant « d'urgence » une concertation de tous les acteurs concernés. Elle demande que des décisions soient prises « en vue d'une amélioration immédiate » de la prise en charge sanitaire des détenus.

La loi du 18 janvier 1994, qui visait précisément à garantir aux détenus une qualité et une continuité des soins équivalentes à celles assurées à l'ensemble de la population, avait pourtant marqué en tournant. Or, malgré des progrès indéniables, « le statut de détenu prime toujours sur celui de malade et le fonctionnement de l'institution carcérale constitue trop souvent un frein » à cette réforme « appliquée partiellement ». C'est ainsi que l'Académie de médecine déplore des carences graves de l'hygiène, individuelle et collective, l'absence de permanence la nuit et le week-end, la transgression fréquente du secret médical, le défaut de prévention et d'éducation à la santé et l'insuffisance du suivi à la sortie, facteur de récidive.

A cela s'ajoute les lacunes de la prise en charge des pathologies psychiatriques. Les soins psychiques sont ainsi inadaptés face à une demande croissante (25 % des détenus présentent des troubles mentaux), le suivi psychiatrique pendant l'incarcération est quasi inexistant et absent à la sortie. En outre, trop de prisons ne disposent pas d'un service médico-psychologique régional et le nombre d'unités sécurisées interrégionales ne correspond pas aux besoins. Quant aux futures unités hospitalières spécialement aménagées, elles se heurtent, pour une part, à l'hostilité du corps médical.

Face à cette situation, outre l'application stricte de la loi du 18 janvier 1994, les sages avancent plusieurs suggestions. Ils demandent que le détenu se voit proposer, juste avant la sortie, un tutorat, animé par des bénévoles en liaison avec les services médico-sociaux. En plus d'une révision de la formation des experts psychologiques et psychiatriques, ils réclament également la création d'un statut du « médecin pénitentiaire ».

Notes

(1) Académie nationale de médecine : 16, rue Bonaparte - 75006 Paris - Tél. 01 42 34 57 70.

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