Dans un courrier adressé le 17 octobre au directeur général de l'action sociale, Jean-Jacques Trégoat, six associations (1)pointent les difficultés actuelles des établissements et services d'aide par le travail (ESAT). Première d'entre elles, le retard dans le versement des aides au poste par le Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles (Cnasea). « Certains blocages relèvent de difficultés purement administratives », précisent les associations, notamment les contraintes techniques et les « bugs » liés à la mise en place du nouveau bordereau informatique (2). Mais ce sont aussi les délais de traitement par les commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées qui retardent le versement des aides. C'est pourquoi les associations réclament un allégement provisoire des mécanismes de traitement et « un délai jusqu'au 31 décembre 2008 pour répondre à l'ensemble des nouvelles procédures ».
Autre sujet de préoccupation : la nécessité de trouver une solution pour les ESAT qui sont restés aux 39 heures. « Cette situation a entraîné pour les travailleurs handicapés une diminution du montant de l'AAH et donc une baisse de leur pouvoir d'achat », précise Gérard Zribi, président d'Andicat (Association nationale des directeurs et cadres de centres d'aide par le travail). Les associations réclament donc, pour que ces derniers ne soient pas pénalisés, le recalcul de l'AAH « dans les plus brefs délais ».
Par ailleurs, « les déficits structurels des ESAT se creusent chaque année », déplorent à nouveau les associations. Les budgets reconduits d'année en année ne prennent pas en compte la hausse du coût de la vie. En outre, l'augmentation de l'enveloppe des crédits accordés aux ESAT dans les deux derniers projets de loi de finances servent surtout à financer les places nouvelles. Ce qui explique que celle de la dotation résiduelle pour ces établissements ne dépasse pas 0,8 %, « ce qui est insuffisant face à l'inflation et aux augmentations de salaires ».
Toutes les associations se rejoignent également pour demander l'abandon du maintien de la rémunération garantie pendant les congés parentaux (jusqu'à 3 ans), « des dépenses qui ne sont pas exigées des entreprises ordinaires ». Enfin, elles dénoncent, une nouvelle fois (3), les freins au passage du milieu protégé vers le milieu ordinaire de travail. Tout employeur embauchant un travailleur handicapé sortant d'un ESAT peut percevoir une aide à l'emploi pendant un an, le temps d'évaluer la lourdeur du handicap et les aménagements qui seront nécessaires. Un délai inutile pour les usagers des ESAT dont le seul fait de cette orientation atteste de la lourdeur du handicap, défendent les associations. Elles réitèrent donc leur demande : que l'aide à l'emploi maximum (de cinq ans) soit systématiquement attribuée à tout employeur souhaitant recruter un travailleur handicapé venant de ce type d'établissement.
(1) Andicat, les PEP, le Snasea, l'APF, la FEHAP et l'Unapei.