La Fondation Abbé-Pierre s'attaque à la lutte contre la précarité énergétique

Réduire les dépenses d'énergie des familles modestes, telle est l'ambition que s'est donnée la Fondation Abbé-Pierre (1). C'est ainsi que, après avoir lancé en juin 2005 une opération qui a permis de financer plus de 1 700 logements sociaux en trois ans (2), elle s'engage dans un second programme, intitulé « 2 000 toits pour 2 000 familles ». Egalement doté d'un budget de 10 millions d'euros sur trois ans et destiné à accompagner les acteurs associatifs dans la production d'une offre adaptée, il vise de nouveaux objectifs. Le projet privilégie en effet le développement des pensions de famille, les logements en copropriété « bien insérés dans le tissu local afin de contribuer à une mixité sociale diffuse et équilibrée » et la réalisation de « logements économes en charges ». Ce dernier objectif est, pour la fondation - signataire en 2006 du manifeste « habitat, précarité sociale et énergie » (2) -, à mettre au rang des priorités : « Le droit à un logement à un niveau de loyer adapté à ses ressources doit s'accompagner de la capacité à pouvoir payer ses charges, sans être confronté à l'alternative inacceptable dans une société riche de se priver ou de s'endetter. »

Alors que le « forfait charges » pris en compte par les caisses d'allocations familiales pour le calcul des aides aux logement reste en deçà des charges réelles, explique la fondation, les ménages pauvres consacrent 15 % de leur revenu à leurs dépenses énergétiques, contre 6 % pour les plus aisés. Cinq millions de foyers seraient ainsi concernés par la pauvreté énergétique et ses conséquences financières, sanitaires et sociales. Avec la faiblesse des revenus et le coût de l'énergie, l'état du logement est un facteur aggravant. Dans une lettre ouverte adressée le 3 octobre, une trentaine d'organisations signataires appellent les parlementaires à tenir compte de ce phénomène dans le cadre du projet de loi « Grenelle de l'environnement ». Elles demandent notamment un observatoire de la précarité énergétique en France et des solutions concertées et dotées de moyens.