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Budget 2009 : plusieurs secteurs en alerte

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Alors que plusieurs secteurs présentés comme prioritaires par le gouvernement - notamment le travail et l'emploi, la ville et le logement - devraient, selon le projet de loi de finances (voir ce numéro, page 15), voir leurs crédits amputés, certains acteurs commencent à exprimer leurs inquiétudes.

C'est le cas dans le secteur du logement, dont le budget devrait diminuer de près de 7 %. L'Union sociale pour l'habitat (USH) déplore que les crédits pour le logement social passent de 800 millions d'euros à 550 millions et que le nombre de logements sociaux programmés (PLUS et PLAI) soit ramené de 100 000 en 2008 à 78 000. L'union fait état d'une réduction de la subvention unitaire moyenne, « alors que celle-ci permet déjà difficilement d'équilibrer les opérations ». Elle regrette aussi la « mainmise » sur les fonds du 1 % logement, qui remplaceront les crédits de l'Etat pour les interventions de l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et de l'ANAH (Agence nationale de l'habi-tat). Au total, les aides jusqu'ici consacrées au logement seront réduites de 800 millions d'euros, précise-t-elle.

Autre secteur en émoi : la justice, dont le budget est néanmoins en hausse de près de 3 %. Il y aura, calcule l'Union générale des syndicats pénitentiaires-CGT, 1 087 emplois supplémentaires dans l'administration pénitentiaire, dont 170 prévus pour les services d'insertion et de probation. Ces nouveaux effectifs « peuvent paraître une aubaine au regard d'un budget global au rabais », commente l'organisation syndicale, mais au vu « de l'agrandissement du parc pénitentiaire et des nouvelles missions prévues », notamment dans le cadre de la future loi pénitentiaire, ils ne permettront pas d'améliorer les conditions de travail des personnels.

L'Unapei dénonce pour sa part « une politique contradictoire en matière de handicap ». Alors que 50 000 places nouvelles ont été annoncées pour les personnes handicapées lors de la conférence nationale du handicap, les établissements devront subir une baisse importante de leurs moyens « puisque l'évolution de leurs budgets devra faire fi du contexte inflationniste : aucune évolution sur les dépenses d'exploitation et d'investissement, + 1,6 % pour les salaires, soit à peine la moitié de l'inflation prévisionnelle ». Faute de pouvoir recruter des professionnels qualifiés, la qualité de l'accompagnement des usagers risque de faiblir. Par ailleurs, ajoute l'organisation, la mise en place d'une évaluation systématique des capacités professionnelles des demandeurs de l'allocation aux adultes handicapés pourrait restreindre l'accès à cette prestation. Or, parallèlement, « aucune mesure nouvelle n'est prévue pour rendre effective leur insertion professionnelle ». Pire, l'Agefiph voit une partie de ses moyens « captés par l'Etat ».

La réforme de la dotation de solidarité urbaine (DSU), censée recentrer le dispositif, préoccupe par ailleurs les maires de banlieues en difficulté. Le gouvernement prévoyant de supprimer le critère d'inscription en zone franche urbaine et de réduire le poids du critère d'inscription en zone urbaine sensible, ceux-ci craignent d'être pénalisés. « Sous couvert de redistribution, cette réforme prend le risque d'aggraver les inégalités entre communes, et donc entre populations », a déclaré le 7 octobre Claude Dilain, maire (PS) de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et président de l'association des maires « Ville et banlieue ». La ministre de l'Intérieur, qui affirme, dans une interview au Parisien du 7 octobre, que la banlieue ne pâtira pas de la réforme, devait le lendemain réunir sur le sujet Gilles Carrez, président du Comité des finances locales, et les responsables de plusieurs associations de maires.

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