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Le gouvernement esquisse des pistes d'action après la nette dégradation sur le front du chômage en août

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En annonçant, le 25 septembre à Toulon, que la crise financière internationale aurait des conséquences néfastes sur l'évolution du chômage au cours des prochains trimestres, le chef de l'Etat avait déminé le terrain. Avec, selon les dernières statistiques officielles publiées le 29 septembre (1), 41 300 demandeurs d'emploi supplémentaires inscrits en catégorie 1 (2) à la fin août (+ 2,2 % en un mois, ce qui porte leur nombre à 1 949 600), cette dégradation sur le front du chômage est confirmée. Il s'agit de la plus forte hausse depuis mars 1993. Le nombre de demandeurs d'emploi des catégories 1, 2 et 3 hors activités réduites, plus proche de la définition du chômage au sens du Bureau international du travail, a enregistré une augmentation significative, quoique plus contenue, de 30 100 en août (+ 1,5 % en un mois). Ce sont les demandeurs d'emploi de 50 ans et plus et les chômeurs de longue durée inscrits en catégorie 1 qui pâtissent le plus de cette évolution (respectivement + 2,9 % et + 3,4 %). Le nombre de chômeurs de moins de 25 ans inscrits en catégorie 1 est, quant à lui, resté pratiquement stable (+ 0,1 %).

Le jour même de la publication de ces mauvais résultats, le gouvernement à réuni les principaux acteurs du service public de l'emploi à Bercy. « Nous avons pris le temps de l'analyse avec les représentants de l'ANPE, de l'Unedic, de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle, des missions locales et de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes et notre but est de suivre tous les mois l'évolution de l'emploi, tout en étant imaginatifs et dynamiques », a déclaré le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Laurent Wauquiez, à l'issue de cette réunion qui devrait désormais se tenir tous les mois.

L'ancien porte-parole du gouvernement a aussi réaffirmé ses priorités « structurelles ». Il a tout d'abord insisté sur la nécessité d'assurer « un meilleur accompagnement des demandeurs d'emploi », expliquant que cet accompagnement, optimisé par la fusion des réseaux de l'ANPE et des Assedic, « doit pouvoir se mettre en place sans attendre et que l'ensemble de la réforme doit être en ordre de bataille à la fin de l'année ». « Les responsables du nouvel opérateur issu de [cette] fusion seront réunis rapidement pour faire un point sur [son] avancement », ont précisé, dans un communiqué commun, la ministre de l'Emploi, Christine Lagarde, et Laurent Wauquiez. Ce dernier a déclaré qu'il n'était pas « acceptable qu'il y ait des offres d'emploi non satisfaites », et qu'il allait « améliorer [leur] suivi et faire en sorte qu'il y ait une montée en puissance de conventions de partenariat entre le service public de l'emploi et les employeurs ». Il a par ailleurs annoncé que le gouvernement allait réfléchir à la mise en place de réformes très pratiques, telles la mise à disposition de véhicules pour permettre aux demandeurs d'emploi d'élargir leur périmètre de recherche. « Un demandeur d'emploi qui n'a pas de permis de conduire ou qui n'a pas de voiture ou de scooter restreint son aire de recherche à 3 km. Je préfère qu'on lui paie un permis de conduire ou qu'on lui mette à disposition une voiture ou un scooter pour qu'il puisse avoir une recherche sur un périmètre de 30 km », a-t-il expliqué.

Le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi a souhaité, en outre, que « le calendrier de la réforme de la formation professionnelle [soit] accéléré » pour une mise en oeuvre « à la fin de l'année ». Celle-ci s'est ouverte le 30 septembre avec une première réunion de cadrage des partenaires sociaux (voir ce numéro, page ??).

Laurent Wauquiez et Christine Lagarde ont également annoncé que le déploiement des contrats d'autonomie proposés aux jeunes dans 35 territoires prioritaires (3) serait accéléré.

Enfin, le secrétaire d'Etat a indiqué croire « à l'outil des contrats aidés » pour « remettre le pied à l'étrier » de certains demandeurs d'emploi, remettant le traitement social du chômage à l'ordre du jour. Au-delà de l'augmentation du nombre de ces contrats, Laurent Wauquiez a demandé « un tableau de bord chaque semaine et région par région » pour suivre les évolutions. « Il serait inacceptable qu'il y ait des différences de traitement » entre les différentes régions, a-t-il expliqué. Reste que, concernant le nombre de contrats aidés budgétés pour l'année prochaine, l'heure est à la restriction, malgré les dires de Bercy qui assure qu'« il n'y aura pas de désengagement » de l'Etat dans le financement des contrats aidés du secteur non marchand en 2009. De prime abord, les chiffres semblent donner raison au gouvernement : comme dans la loi de finances initiale pour 2008, 230 000 contrats dans le secteur non marchand sont programmés pour l'année prochaine (un tiers de contrats d'avenir et deux tiers de contrats d'accompagnement d'emploi). Sauf que, avec l'enveloppe complémentaire de 60 000 contrats accordée par le gouvernement pour le deuxième semestre 2008 (4), ce sont finalement 290 000 contrats qui seront financés cette année... L'enveloppe dédiée aux contrats aidés du secteur marchand - désormais les seuls contrats initiative-emploi - est réduite, elle, d'un tiers : 50 000 sont prévus en 2009, contre 75 000 en 2008.Des rallonges restent toutefois toujours possibles en cours d'exercice, si la situation de l'emploi devait trop fortement se dégrader, a indiqué le Premier ministre dans une interview accordée aux Echos le 1er octobre.

Notes

(1) Premières informations/Premières synthèses n° 40.1 - Septembre 2008 - Disp. sur www.travail-solidarite.gouv.fr.

(2) Personnes inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois. La catégorie 1 sert de baromètre officiel depuis 1995.

(3) Voir ASH n° 2554 du 18-04-08, p. 15.

(4) Voir ASH n° 2571 du 5-09-08, p. 7.

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