Un droit à la formation professionnelle qualifiante et diplômante pour les personnes handicapées, la reconnaissance des centres de rééducation professionnelle (CRP) comme outil d'accompagnement vers un emploi stable et qualifié et des moyens adaptés. Telles sont les revendications de la CGT (collectif des syndicats des CRP, union fédérale de l'action sociale et secteur « travail-handicap » de la confédération), qui appelle à la mobilisation le 21 octobre et fait circuler une pétition auprès des travailleurs handicapés et des personnels (1).
La priorité faite à l'orientation vers les dispositifs de droit commun, dont ils s'estiment complémentaires, diminue l'orientation en CRP. Au risque de priver les personnes handicapées d'un outil d'accompagnement adapté à leurs besoins. La mise en place difficile des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) a encore plus limité ces orientations. « Nos effectifs ont chuté de 10 à 20 % l'an dernier », précise Yannick Delaunay, formateur au CRP Suzanne-Masson, à Paris, et membre du collectif CGT des CRP. Cette diminution pourrait encore s'aggraver, craint le syndicat, avec la disparition en janvier 2009 du service d'orientation professionnelle de l'AFPA, qui valide le parcours des personnes, et les effets du pacte pour l'emploi des personnes handicapées présenté au mois de juin.
D'autres préoccupations sont d'ordre budgétaire. Les CRP s'inquiètent notamment pour la rémunération de leurs stagiaires, plusieurs d'entre eux, surtout en Ile-de-France, ayant eu du mal à obtenir l'enveloppe nécessaire pour 2008. La menace se confirme désormais au niveau national, la rémunération des stagiaires en CRP ne figurant pas dans le budget de l'Etat pour 2009. Certes, la ponction de 50 millions d'euros dans les caisses de l'Agefiph devrait servir à compenser le désengagement de l'Etat. Mais au-delà du procédé, les crédits seront-ils suffisants et pérennes ?, s'interrogent les organisations, qui demandent l'attribution d'une enveloppe dédiée « qui prenne en compte le nombre de places agréées » et l'indexation du salaire minimum sur le SMIC.
(1)