Rassemblant les représentants des institutions européennes, des gouvernements et des associations, le premier sommet européen des Roms, qui s'est tenu le 16 septembre à Bruxelles (1), a été l'occasion pour les autorités politiques de s'engager à favoriser l'intégration de la population rom. « L'absence de discrimination ne suffit pas », a affirmé le président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso. « Nos sociétés doivent offrir aux Roms des moyens réels et pratiques d'améliorer leurs perspectives d'avenir. » Il a rappelé également que si « les principaux moyens d'action sont entre les mains des Etats membres, l'Union européenne peut compléter les efforts au niveau local, régional et national ». De son côté, le vice-président de la Commission, Jacques Barrot, a appelé « à briser le cercle vicieux de la pauvreté des enfants roms ».
Le commissaire européen aux affaires sociales, Vladimir Spidla, a quant à lui suggéré d'adopter « une nouvelle approche européenne » de la question rom qui reposerait sur la coordination des politiques nationales, le contrôle du respect de la législation européenne et la mise en oeuvre des fonds structurels européens en faveur de cette population. « Il n'est pas nécessaire de créer de nouveaux dispositifs », a précisé la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, qui s'exprimait au nom de la présidence française de l'Union européenne (UE). Il vaut mieux utiliser les outils existants, fixer des « objectifs clairs de concertation aux organismes existants » (comme le Comité de la protection sociale ou le groupe d'experts de l'UE de lutte contre les discriminations). Certains outils pourraient en outre être développés, comme les « projets pilotes ou le recours à l'expérimentation sociale », a conclu la ministre, sans donner plus de précision.
La question des Roms sera à nouveau examinée, au plus haut niveau, par les chefs d'Etat et de gouvernement lors de leur sommet européen de décembre où Christine Boutin devrait proposer des « actions concrètes ».
(1) Sur les revendications des associations, voir ASH n° 2573 du 19-09-08, p. 41.