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De graves motifs d'inquiétude demeurent, pour le collectif « Non à Edvige »

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Malgré le « recul du gouvernement sur plusieurs points importants du décret Edvige » (voir ce numéro, page 11) - dû à une « mobilisation citoyenne sans précédent » -, le collectif « Non à Edvige » ne désarme pas (1).

Pour lui, en effet, le fichage des personnes « dont l'activité [...] indique qu'elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique » demeure « potentiellement très large et repose sur la théorie du soupçon, en violation directe du principe constitutionnel de présomption d'innocence ». Il continue de plus à concerner des enfants dès l'âge de 13 ans qui n'ont pas commis d'infraction, avec le « risque de stigmatiser des catégories bien précises de la jeunesse, celle des banlieues et des quartiers populaires, considérée systématiquement comme potentiellement dangereuse ». Jean-Paul Dubois, président de la Ligue des droits de l'Homme, insiste : « Il ne faut pas oublier que l'hypothétique «droit à l'oubli», promis par la ministre de l'Intérieur, peut concerner des jeunes qui n'ont rien fait. »

Enfin, relève le collectif, le fichage politique et social est renvoyé au plan départemental, « mais il continue d'exister, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des démocraties ». En outre, ajoute Jean-Paul Dubois, « on sait très bien que les renseignements généraux collectaient des données sur la santé et l'orientation sexuelle, et on n'a pas de garantie réelle sur le fait que cela va cesser. Un citoyen qui demandait à vérifier le contenu de sa fiche a mis neuf ans pour en obtenir, le 21 mai dernier, le droit du Conseil d'Etat. Quel délai faudra-t-il si les demandes se multiplient ? »

« Edvige bouge encore, amplifions la mobilisation ! », lance donc le collectif, qui continue à demander la suppression de ce dispositif et insiste pour qu'une loi règle plus généralement le problème des garanties fondamentales à apporter pour la tenue de tous les fichiers. Jean-Paul Dubois cite « par exemple le fichier STIC, qui répertorie les infractions : il contient sept millions de noms et, de l'avis de la police elle-même, beaucoup d'informations erronées ». Pour lui, il faut notamment redonner des pouvoirs à la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) et renforcer ses moyens pour qu'elle puisse procéder à des contrôles sérieux.

Notes

(1) www.nonaedvige.ras.eu.org.

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