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CC 66 : la Fegapei chiffre à 6,62 % la baisse du pouvoir d'achat du point en cinq ans

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La valeur du point dans la convention collective du 15 mars 1966 était fixée à 3,51 € au 1er janvier 2004. Elle est à 3,67 € en cette fin d'année 2008 - une valeur inchangée depuis novem-bre 2007 (1) -, au lieu de 3,93 € si elle avait suivi le rythme de l'inflation. En effet, alors que l'indice des prix a évolué de 11,95 % en cinq ans (en incluant une prévision de 3 % pour 2008), la valeur du point n'a augmenté que de 4,56 %. Différence : 6,62 points de perte de pouvoir d'achat. Le calcul émane de la Fegapei (Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées, selon sa nouvelle appellation) (2), l'un des trois syndicats d'employeurs signataires de la convention.

Pour tenir compte aussi de l'incidence de l'ancienneté dans le salaire - importante dans le secteur -, la fédération a regardé de plus près l'évolution du pouvoir d'achat pour différents types d'emploi en début, milieu et fin de carrière. Tout le monde a perdu entre 2004 et 2008 ! Mais avec des nuances importantes. Les plus touchés sont les aides médico-psychologiques (AMP) et les cadres techniques, qui perdent du pouvoir d'achat tout au long de leur carrière, avec des moyennes respectives de diminution du salaire de 3,62 % et de 4,26 % sur les cinq ans, et une pointe à - 4,74 % en milieu de carrière pour les AMP. La chute est réelle mais moins accentuée pour les agents de service (- 2,50 % en moyenne), les moniteurs-éducateurs (- 0,90 %), ou les éducateurs spécialisés (- 0,89 %), dont les débuts de carrière ont été améliorés, mais qui plongent tous en milieu de carrière, avec un maximum de - 5,37 % pour les éducateurs à ce moment-là (3).

Dans ce contexte, la Fegapei s'inquiète d'autant plus des informations qui filtrent sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2009. En l'état actuel, les taux directeurs seraient de 1,6 % pour l'augmentation de la masse salariale et de 0 % pour le reste des budgets, c'est-à-dire pour des postes aussi bousculés par l'inflation que l'alimentation ou les transports...

« Nous n'avons pas vocation à défendre les salariés à la place de leurs syndicats, mais, à ce stade, les bas salaires se retrouvent en situation de précarité, ce qui ne les met pas en bonne situation pour accompagner des personnes fragiles, estime la Fegapei. Le pouvoir d'achat des salariés est aussi notre affaire, parce qu'il contribue à garantir la qualité de la prise en charge des personnes handicapées. Les pouvoirs publics nous en demandent toujours plus en matière de bientraitance, d'évaluation, d'innovation..., mais les moyens ne sont pas à la hauteur des efforts fournis. Et puis, au moment ou le «plan métiers» veut renforcer l'attractivité du secteur, il est évident que celle-ci tient aussi aux rémunérations. »

La Fegapei annonce donc une campagne d'information, tant auprès des parlementaires que des ministères. Avec la manifestation des syndicats de salariés prévue le 30 septembre, les prochaines semaines risquent d'être « animées ».

Notes

(1) Un avenant majorant la valeur du point de 2,15 % au 1er janvier 2008, signé le 2 juillet par les partenaires sociaux, est toujours en attente d'agrément. Sans grande chance de l'obtenir, faute d'entrer dans le cadrage gouvernemental - Voir ASH n° 2566 du 11-07-08, p. 48.

(2) Fegapei : 14, rue de la Tombe-Issoire - 75014 Paris -Tél. 01 43 12 19 19.

(3) Voir aussi le signal d'alarme sur la paupérisation du secteur tiré par Luc Gruson, président d'une association de directeurs, dans les ASH n° 2559 du 23-05-08, p. 36.

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