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« L'insertion des jeunes requiert des actions adaptées et un système universel »

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Le « Réseau insertion jeunes » (1), créé en avril dernier, veut contribuer à l'élaboration de politiques d'insertion professionnelle et sociale des jeunes. Car après le « Grenelle de l'insertion » et l'annonce de la généralisation du RSA (revenu de solidarité active), les jeunes ne font toujours pas l'objet d'une prise en compte spécifique, explique Jean-Raymond Lépinay, président de l'Union nationale des missions locales et de cette nouvelle fédération.
Pourquoi ce réseau ?

Alors que notre société peine encore à reconnaître les problèmes d'insertion des jeunes, cette fédération, qui résulte de coopérations étroites et concrètes sur le terrain, vise à mettre en synergie les initiatives et à parler d'une seule voix aux pouvoirs publics et aux citoyens. Chaque année, ses membres accompagnent plus d'un million de jeunes, dont la majorité n'est connue que de leur seul réseau. Nous souhaitons nous fonder sur notre expérience pour faire remonter leurs besoins et contribuer à l'élaboration de politiques d'insertion professionnelle et sociale des jeunes. La fédération rassemble aujourd'hui quatre associations - l'AFIJ, l'ANDML, l'UNCLLAJ et l'UNML (2) -, chacune conservant son identité et ses missions. Elle est vouée à s'ouvrir à d'autres associations nationales.

Que demandez-vous ?

En dépit de la baisse du chômage, l'insertion professionnelle demeure hypothétique pour beaucoup de jeunes, dont les parcours sont obérés par d'autres obstacles que l'emploi, comme le logement, la mobilité, l'accès à l'autonomie, les phénomènes de discrimination. La spécificité de ce public requiert des actions adaptées, dans le cadre d'un système qui devrait tendre à être « universel » au lieu d'utiliser des catégories définies par l'âge, le niveau de formation ou, comme en politique de la ville, le territoire de résidence. L'accompagnement des jeunes, souvent au long cours, doit également permettre du « sur mesure » pour répondre à la diversité des besoins. Nous souhaitons que notre expertise soit reconnue et que les moyens attribués aux associations spécialisées dans l'accompagnement des jeunes soient sécurisés par des conventions pluriannuelles d'objectifs. Les actions d'insertion ne doivent pas non plus être évaluées selon le seul indicateur de l'emploi durable, sous peine de ne s'intéresser qu'aux personnes les plus proches de l'emploi.

Les conclusions du « Grenelle de l'insertion » vous déçoivent...

La feuille de route du « Grenelle », qui fait du service public de l'emploi le point d'entrée des parcours d'insertion, méconnaît l'activité des structures d'insertion des jeunes et leurs résultats (3). Le nouvel opérateur se met en place en réinventant le rôle de référent unique et la mission d'accompagnement globalisée que nous assumons déjà ! Nous pâtissons sans doute d'un manque de visibilité car notre action s'appuie sur des réseaux locaux. Mais nous estimons qu'environ 70 % des jeunes accueillis par les membres du réseau, ayant terminé ou interrompu leurs études, ne sont pas repérés par le service public de l'emploi. Beaucoup effectuent leur démarche d'inscription à l'ANPE ou aux Assedic après être passés chez nous.

Les moins de 25 ans sans enfants ne sont pas éligibles au RSA. Le regrettez-vous ?

71 % des jeunes accompagnés par une mission locale sont sans ressources à leur accueil et doivent parfois interrompre leur parcours d'insertion. Mais ce ne sont pas les seuls à rencontrer des difficultés. C'est pourquoi nous réclamons pour tous les jeunes en difficulté d'insertion une allocation spécifique. Celle-ci serait accordée entre les séquences d'emploi et de formation, avec un montant suffisant. Ce serait à nos yeux la meilleure façon de mener avec efficacité une logique d'accompagnement adaptée au parcours des jeunes.

Comment le contrat d'autonomie, qui a fait l'objet d'un appel d'offres ouvert au secteur marchand en avril, se met-il en place ?

Nous n'avons pas de recul suffisant, mais sa mise en oeuvre est difficile, tout simplement parce qu'elle ne constitue pas une bonne mesure ! Très peu de missions locales se sont d'ailleurs engagées dans ce contrat. Il ne s'agit pas de répondre aux besoins par de nouveaux dispositifs, mais par des moyens suffisants pour l'existant. Le ministère nous a promis de maintenir l'enveloppe consacrée au contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) pour 2009. Néan-moins nous restons vigilants.

Notes

(1) C/o UNML : 61, rue Pierre-Cazeneuve - 31000 Toulouse - Tél. 05 34 42 23 00.

(2) L'Association pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes diplômés, l'Association nationale des directeurs de missions locales, l'Union nationale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes et l'Union nationale des missions locales

(3) Sur plus de un million de jeunes accueillis en mission locale en 2007, 452 000 ont accédé à un « contrat classique », 92 000 à un contrat en alternance ou aidé, et plus de 300 000 à une formation.

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