Si l'AAH (allocation aux adultes handicapés) est revalorisée de 3,9 % au 1er septembre (voir ce numéro, page 27), les compléments d'AAH, eux, n'augmentent pas, remarque le collectif « Ni pauvre, ni soumis » (1), qui pointe la limitation au « coup de pouce » apporté aux personnes ayant les handicaps les plus sévères.
« Pire », ajoute-t-il, les rentes d'accidents du travail ainsi que les pensions de retraite et d'invalidité ne sont majorées à la même date que de 0,8 % (2), « soit 1,9 % sur l'ensemble de l'année », précise la FNATH (Association des accidentés de la vie) pour s'indigner de cette « revalorisation indigente » face à une inflation chiffrée à 3,6 % sur un an.
Alors que « les prix des produits de première nécessité sont plus encore tirés vers le haut », que les forfaits et franchises augmentent le coût d'accès aux soins, que le malus écologique atteint de plein fouet les personnes qui ne peuvent conduire qu'un véhicule équipé d'une boîte automatique, « le niveau de vie réel des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies invalidantes ne cesse de plonger », déplore le collectif.
Estimant qu'avec la création du RSA (revenu de solidarité active) (voir ce numéro, pages 5 et 47), ces mêmes personnes malades ou handicapées « sont, une fois de plus, mises de côté », les associations demandent un « dispositif équivalent dans le cadre de la création d'un revenu d'existence ». « Le président de la République et le gouvernement savent trouver les moyens lorsqu'il y a une volonté politique », note Ni pauvre, ni soumis, qui s'annonce déterminé « à maintenir la pression ».
De son côté, UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles) pointe les augmentations « à deux vitesses », qui « créent l'écart » entre l'AAH (652,60 € ) et le minimum vieillesse (633,13 € ). Au moment où l'on élabore le projet de cinquième risque de protection sociale, cela va « à l'encontre du principe de convergence » des dispositifs d'aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées, voulu par la loi et par le conseil de la CNSA.
(1) Ni pauvre, ni soumis : c/o APF : 17, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris - Tél. 01 40 78 69 00 ; ou FNATH : 38, boulevard Saint-Jacques - 75014 Paris - Tél. 01 45 35 00 77.