Selon l'INSEE, 7,86 millions de personnes, soit 13,2 % de la population, ont vécu en dessous du seuil de pauvreté en France métropolitaine en 2006, avec un revenu inférieur à 880 € par mois (1). En 2005, 7,72 millions d'individus étaient dans cette situation, soit 13,1 %, avec un seuil situé à 865 € .
Suivant les recommandations du Conseil national de l'information statistique, l'INSEE a amélioré son enquête annuelle sur les revenus basée sur les déclarations fiscales, en prenant mieux en compte les prestations sociales et les produits financiers. Cela l'a amené à recalculer les données pour l'année 2005 et à constater une majoration de tous les indicateurs, y compris du taux de pauvreté, qui passe de 12,1 % à 13,1 % pour cet exercice (2). Sur cette nouvelle base, l'année 2006 est donc marquée par un glissement à la hausse, avec 140 000 personnes de plus situées sous le seuil fatidique, qui correspond, selon les normes européennes, à 60 % du niveau de vie médian. Pour les statisticiens cependant, cette évolution de 0,1 point « ne peut pas être considérée comme significative ». Il est vrai que l'intensité de la pauvreté, mesurée à partir du revenu médian des personnes pauvres (720 € en 2006), est en baisse, avec un écart de 18,2 % par rapport au seuil de pauvreté, contre 18,6 % en 2005 (3).
Sans surprise, c'est parmi les familles monoparentales que le taux de pauvreté est le plus élevé (30 %), devant les « ménages complexes » (22 %), les couples avec trois enfants ou plus (20 %) et les personnes isolées (17 %). Par comparaison, les ménages les moins touchés sont les couples sans enfants (6 %). Au plan géographique, le taux de pauvreté est le plus élevé dans les zones urbaines de plus de 20 000 habitants hors agglomération parisienne (15 %). Il se situe à 12 % dans les zones rurales et à 10,5 % en Ile-de-France.
Plus globalement, l'enquête chiffre le revenu annuel moyen à 20 600 € et le revenu médian (en dessous duquel se situe la moitié de la population) à 17 600 € , en hausse de 1,7 % sur un an en euros constants. Les 10 % les plus modestes de la population ont un niveau de vie inférieur à 9 720 € , les 10 % les plus aisés perçoivent au moins 33 190 € , soit 3,4 fois plus. L'augmentation des revenus sur un an est plus forte en haut de l'échelle (2,9 %) qu'en bas (1,7 %).
Les actifs en emploi ont un niveau de vie moyen de 22 430 € , soit à peine plus que les retraités, qui perçoivent en moyenne (revenus du patrimoine inclus) 21 540 € . Pour les moins de 18 ans, le chiffre est de 18 460 € , et il s'établit à 14 640 € pour les chômeurs.
(1) « Les niveaux de vie en 2006 » - INSEE première n° 1203 - Juillet 2008 - Disponible sur
(2) Sur l'ensemble des données pour 2005, voir ASH n° 2521 du 7-09-07, p. 5.
(3) Pour l'ensemble de la planète, la Banque mondiale évalue à 1,4 milliard le nombre de personnes pauvres (vivant avec moins de 1,25 dollar par jour) en 2005. Ce chiffre était de 1,9 milliard en 1981. Le taux de pauvreté diminue partout, sauf en Afrique subsaharienne.