Une circulaire présente les orientations prioritaires du plan « psychiatrie et santé mentale » pour l'année 2008 ainsi que les crédits délégués à ce titre. « L'impact de ce soutien financier, démarré depuis l'année 2005, doit désormais être concrétisé en termes d'évolution des pratiques professionnelles et de renforcement de la coordination des acteurs entre eux, qu'il s'agisse des professionnels sanitaires, sociaux ou médico-sociaux ou des relations avec les usagers et leurs familles », souligne l'administration.
Le renforcement de l'articulation des secteurs sanitaire, social et médico-social dans le champ de la santé mentale et du handicap psychique est l'une des priorités retenues pour 2008. L'objectif est d'éviter que des patients restent hospitalisés de manière inadaptée faute de relais sociaux ou médico-sociaux suffisants, alors que dans le même temps il existe des difficultés pour hospitaliser certains patients faute de lits disponibles. C'est pourquoi les opérations de transformation de capacités sanitaires en structures médico-sociales accompagnées d'un transfert de crédits sanitaires à l'enveloppe médico-sociale ne doivent être qu'exceptionnelles et justifiées par des considérations régionales très spécifiques.
Par ailleurs, le développement des pratiques de coopération sur le terrain entre les équipes de psychiatrie et les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) est soutenu par l'expérimentation de binômes MDPH-équipes de psychiatrie dans 15 sites. Cette mesure, annoncée dans la circulaire du 1er mars 2007 relative aux orientations du plan « santé mentale » pour 2007 (1), est pilotée par la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Son but est d'identifier des pratiques de coopération transposables à l'ensemble des départements.
Deuxième orientation : la politique en faveur des personnes âgées, avec la mise en place effective des équipes de psycho-gériatrie. Il est également prévu de généraliser dans tous les départements l'utilisation de la mallette d'outils pour le repérage, le diagnostic et la prise en charge de la dépression du sujet âgé, qui a été mise en place à titre expérimental par la circulaire du 1er mars 2007.
Un troisième axe d'actions concerne enfin la prévention et la promotion de la santé. Ils s'agit notamment de mesures pour prévenir la souffrance psychique des enfants, des adolescents, des femmes et des personnes âgées, d'actions de formation au repérage de la crise suicidaire et d'initiatives permettant de structurer la représentation des usagers aux niveaux régional et départemental.
Afin de poursuivre la dynamique de rénovation du dispositif de soins psychiatriques, 28,1 millions d'euros sont destinés à renforcer les moyens humains des équipes de psychiatrie. 3 millions seront alloués aux équipes spécialisées de psychiatrie permettant de répondre aux besoins des personnes en situation de précarité et d'exclusion après un appel d'offres. 1 million d'euros est attribué aux équipes de psychiatrie du sujet âgé. Le développement des centres ressources pour les auteurs d'infractions sexuelles est financé à hauteur de 1,9 million d'euros, dont 0,6 million pour les centres créés en Ile-de-France, en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et en Corse.
Par ailleurs, au titre du développement de l'offre médico-sociale d'hébergement et d'accompagnement, 20 millions d'euros doivent permettre la création de 400 places de maisons d'accueil spécialisées et de foyers d'accueil médicalisé. 12 millions d'euros sont attribués pour l'ouverture de 750 places de services d'accompagnement médico-social dédiées au handicap psychique. Ces moyens s'ajoutent aux 70 millions d'euros destinés au financement des établissements et services pour adultes handicapés non dédiés mais pouvant également accueillir des personnes souffrant de troubles psychiques. Des crédits sont en outre affectés aux établissements pour enfants et adultes en difficulté : 14,1 millions d'euros pour 300 nouvelles places d'instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques, 3,1 millions pour le développement de 12 centres médico-psycho-pédagogiques et 21 millions pour la création de 1 250 places de services d'éducation spéciale et de soins à domicile. 24 millions d'euros sont budgétés pour soutenir le développement des groupes d'entraide mutuelle. Enfin, 2 959 places nouvelles en maisons relais doivent être financées en 2008.