En 2006, 120 000 étrangers - primo arrivants ou régularisés - ont bénéficié pour la première fois d'un titre de séjour d'au moins un an. Dans une enquête (1) qui s'intéresse aux logements qu'ils occupaient quelques mois après leur passage par les plates-formes de l'ANAEM (Agence nationale d'accueil des étrangers et des migrations), la DREES porte un éclairage sur leurs parcours résidentiels.
A leur arrivée, 44 % des nouveaux migrants ont été hébergés par des amis ou la famille. Autant ont occupé un logement dont ils étaient locataires ou propriétaires. 7 % ont été accueillis en centre d'hébergement, 3 % ont vécu en chambre d'hôtel et 2 % dans un squat ou un abri de fortune. Au moment de l'enquête (le délai écoulé depuis leur arrivée est variable), ils étaient 61 % à être locataires ou propriétaires, 30 % à être accueillis chez un ami ou un membre de leur famille, 7 % à résider en centre d'hébergement. Un migrant sur trois a connu au moins deux de ces situations résidentielles. Globalement, la durée moyenne passée dans le premier logement est de 19 mois et demi.
L'accès au logement indépendant est plus facile pour les nouveaux migrants accueillis par des proches. Ainsi, parmi eux, 92 % occupent leur propre logement quelques mois après l'obtention de leur titre de séjour. Cette transition est moins aisée pour les résidents en centre d'accueil ou d'hébergement (59 %) et en chambre d'hôtel (54 %). Fait peu étonnant compte tenu des contraintes imposées aux familles, la proportion de locataires ou de propriétaires est plus forte parmi les migrants arrivés dans le cadre du regroupement familial (84 %).
Les difficultés sont accrues pour les réfugiés et les personnes régularisées au titre des « liens personnels et familiaux ». Si 30 % des réfugiés deviennent locataires ou propriétaires, ils sont plus nombreux à être hébergés chez un proche (35 %) ou à vivre en centre d'hébergement (30 %). Ils sont15 % à résider en centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA). Parmi les migrants qui n'ont pas rejoint leur conjoint, 50 % ont trouvé un logement grâce à des amis ou à leur famille. Les réfugiés étant moins pourvus d'un tel réseau (61 %, contre 86 % pour l'ensemble des migrants), cet accès est moins facile.
Globalement, les conditions de logement des nouveaux migrants sont difficiles. Ils disposent en moyenne de 0,9 pièce par habitant et le taux de surpeuplement s'élève à 48 % (contre 1,1 pièce en moyenne et un surpeuplement de 24 % pour les personnes à bas revenus en parc HLM). Là encore, les réfugiés sont défavorisés (0,86 pièce par personne), ainsi que l'ensemble des personnes régularisées (0,76). Les inégalités sont du même ordre concernant le confort des logements, les réfugiés et les régularisés étant fréquemment logés en centre d'hébergement ou en chambre d'hôtel. Au total, 1 % des nouveaux migrants (hors ceux vivant dans des abris de fortune) ne dispose pas de sanitaire, 3 % n'ont ni baignoire ni douche.
(1) Effectuée auprès d'un échantillon de 6 280 personnes - Etudes et résultats n° 644 - Juillet 2008 - Disponible sur