Créé par décret paru le 1er juillet (1), le fichier Edvige continue de susciter de fortes protestations (2).
L'UNAF (Union nationale des associations familiales) « partage les réserves de la CNIL [Commission nationale de l'informatique et des libertés] sur l'âge minimal des personnes concernées [à partir de 13 ans] et la durée de conservation des données ». Elle s'inquiète également d'un dispositif qui vise à centraliser et analyser les informations relatives non seulement aux individus et organisations susceptibles de porter atteinte à l'ordre public mais aussi « aux personnes [...] qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif » et qui pourrait donc « inclure une grande partie des militants familiaux ». Cela lui « paraît aller à l'encontre du caractère personnel et privé de l'adhésion associative ».
« Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont visées » par un fichier où toutes sortes de renseignements personnels seront compilés, proteste aussi l'ANAS (Association nationale des assistants de service social). Laquelle a rejoint les 83 238 signataires de la pétition en ligne « Non à Edvige » (2), parmi lesquels figurent désormais l'Association des paralysés de France, Amnesty International France et 672 autres associations, collectifs, partis et syndicats (chiffres au 20 août).
De leur côté, 24 associations de défense des homosexuels et de lutte contre le sida ont saisi la HALDE à propos de ce fichier susceptible de recueillir des informations sur l'état de santé, les orientations sexuelles ou encore l'origine ethnique des militants. Enfin, la Ligue des droits de l'Homme confirme le dépôt, à la rentrée, d'un recours devant le Conseil d'Etat.
(2) Sur les premières réactions, voir ASH n° 2567-2568 du 18-07-08, p. 48.
(3) Disponible sur