Cette année encore (1), une session de rattrapage va être organisée pour les candidats ayant échoué de peu à la deuxième session de certification au diplôme d'Etat d'assistant de service social (DEASS) « rénové ». Signe que la mise en musique de la réforme nécessite encore des ajustements pour que les étudiants ne soient pas pénalisés par les nouvelles modalités d'obtention du titre.
Comme l'an dernier, en effet, les professionnels ont fait état, dès la mi-juillet, de leurs inquiétudes face aux mauvais résultats obtenus à la session de juin et réclamé un rattrapage. « La réforme, en accordant une place essentielle à la notion de validation des acquis de l'expérience, nous démontre que celui-ci devient inéluctable », expliquait le 11 juillet, dans une lettre à la direction générale de l'action sociale (DGAS), le Collectif solidarité étudiants assistants sociaux. Et d'imputer à nouveau cet état de fait à la suppression du système de compensation entre les domaines de compétences et à « l'absence incompréhensible de prise en compte des parcours de formation ».
Emboîtant le pas au collectif, l'ANAS (Association nationale des assistants de service social) dressait, le 22 juillet, son propre bilan des résultats au DEASS 2008 à partir des chiffres obtenus auprès de 54 centres de formation répartis dans 21 régions (métropole et DOM-TOM). Elle relève notamment des disparités importantes entre régions et entre écoles. Par exemple, en Ile-de-France, si le taux de réussite avoisine 75 %, il varie entre 60 % et 82 % par établissement ; en région PACA, ce taux moyen est de 62 % mais oscille entre 57 % et 93 % par école. « Il semble que le taux national d'échecs n'a pas baissé par rapport à 2007 et qu'il a même augmenté », estime l'ANAS. Sur les 2 261 candidats recensés dans son enquête, 27,7 % ont donc, selon elle, connu l'échec.
Si l'ANAS n'exclut pas que ces résultats soient en partie dus au niveau de compétence insuffisant de certains étudiants, elle estime que la réforme et sa mise en oeuvre y sont aussi pour beaucoup. Elle s'interroge ainsi sur la préparation aux épreuves de certification (200 heures sont prévues pour chaque étudiant), la formation des jurys et leurs modalités de fonctionnement, l'échelle de notation utilisée... Autant de points sur lesquels elle demande « un engagement très fort de l'Etat ». Néanmoins pour éviter les conséquences - pour les étudiants, les établissements de formation et les employeurs - des disparités de résultats, « qui montrent que nous sommes encore dans la période transitoire entre ancien et nouveau DEASS », elle a réclamé, elle aussi, une session de rattrapage pour 2008 et une autre à programmer d'ores et déjà pour 2009, avant l'évaluation prévue sur trois années.
Message à moitié reçu à la DGAS. Dans un mail adressé fin juillet aux DRASS, son directeur, Jean-Jacques Trégoat, souligne que le taux de réussite au DEASS s'établit à 74,15 %, un niveau sensiblement identique à celui de l'an dernier. Néanmoins, contrairement à 2007, « les délibérations de jurys ne traduisent pas les mêmes inégalités de traitement ». En revanche, un grand nombre de candidats n'ont obtenu que trois domaines de compétences sur les quatre nécessaires. Aussi, « dans l'attente des réflexions concernant les aménagements qui pourraient être apportés à cette certification », la DGAS a décidé d'autoriser ces étudiants recalés de peu à se présenter à une session exceptionnelle en novembre prochain. « La présentation du bilan et des propositions du comité de suivi du DEASS à la commission professionnelle consultative du 3 octobre sera l'occasion de préciser les perspectives en la matière. »