Recevoir la newsletter

L'ISIC écartelée entre injonctions publiques et réalités de l'exercice professionnel

Article réservé aux abonnés

Rapport à venir sur l'intervention sociale d'intérêt collectif, réforme de la formation d'assistant de service social, préconisations de l'IGAS, mobilisation des spécialistes..., les signaux se multiplient en faveur des actions collectives et du développement social local. Néanmoins, si des expériences existent un peu partout sur le territoire, reste à les valoriser et à les développer par un soutien accru aux professionnels confrontés au cloisonnement des dispositifs et des politiques sociales.

L'intervention sociale d'intérêt collectif (ISIC) suscite un regain d'intérêt. Vingt ans après un premier rapport sur ce sujet, le Conseil supérieur du travail social (CSTS) est invité à remettre l'ouvrage sur le métier. La lettre de mission rédigée par la secrétaire d'Etat à la solidarité, Valérie Létard, précise que cette nouvelle analyse - attendue avant l'été 2009 - devra notamment décrire les différentes pratiques d'intervention sociale collective (travail social avec les groupes, travail social communautaire, développement social local), en montrer l'intérêt et analyser leur « nécessaire articulation » avec l'intervention sociale d'aide à la personne (ISAP). Des propositions devront également être faites pour lever les obstacles au développement de l'ISIC, qu'il apparaît « nécessaire et urgent de promouvoir » (1).

Cette commande publique s'inscrit dans un contexte porteur. La réforme du diplôme d'Etat d'assistant de service social (DEASS) de 2004 place en effet l'ISIC à parité avec l'intervention individuelle. Par ailleurs, dans son rapport annuel de 2005 (2), l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) a jugé prioritaire le développement de l'ISIC afin de renforcer les liens de solidarité « plutôt que de traiter les personnes une à une, de manière atomisée ». Enfin, de nombreux travailleurs sociaux et formateurs tentent de faire connaître - et reconnaître - les pratiques du travail social avec les groupes(3)(voir encadré, page 45), du travail social communautaire (4), et du développement social local.

Pour Cristina de Robertis, assistante sociale et ancienne directrice de l'Institut de formation en travail social de la Croix-Rouge du Var, l'intervention sociale d'intérêt collectif peut se définir comme « l'action des travailleurs sociaux auprès de personnes constituées en groupe sur un territoire ou dans une institution, ayant pour objectifs de créer des réponses collectives à des problèmes collectifs, de faciliter l'accès aux ressources existantes et d'en créer des nouvelles, de développer l'autonomie personnelle et sociale par la participation citoyenne des personnes ». Dans le cadre d'un prochain ouvrage collectif consacré à l'ISIC - à paraître à l'automne 2008 -, elle a passé au crible une trentaine de projets à caractère collectif. Il en ressort que l'ISIC peut se décliner en quatre catégories : l'intervention centrée sur la personne, sur la dynamique interne du groupe, sur sa dynamique externe et sur le territoire (5).

Dans le premier cas, le groupe rassemble des personnes bénéficiant d'une offre de services commune (café social, atelier informatique, etc.). « Il est ouvert, fluctuant et ses membres ne communiquent pas entre eux pour construire », détaille Cristina de Robertis. Dans le deuxième cas, une dynamique interne s'ajoute à celle des personnes : il s'agit alors d'un groupe stable, de petite taille, permettant la communication et l'entraide mutuelle. La formatrice prend pour exemple un atelier de recherche de logement et d'emploi dans un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), qui fait office de « groupe de transition » vers l'insertion. La troisième situation met en jeu une dynamique externe. « Le groupe, constitué d'un noyau stable, va progressivement s'autonomiser et s'ouvrir vers le collectif, le territoire ou le lieu de vie ». Illustration : un collectif de femmes aux cultures différentes dans un même quartier, qui, après s'être reconnues et entraidées, va devenir mo-teur dans la cité en se transformant en une association aux multiples activités. La dernière catégorie prend en compte la dimension territoriale et se rapproche du développement social local (DSL). Elle naît d'une démarche de diagnostic à partir d'un problème global, mobilise des acteurs sur une longue durée et s'appuie sur un groupe ressources qui coordonne des actions vers un projet commun. Par exemple, un assistant social qui, dans le cadre du développement social urbain, réunit des propriétaires de logements dégradés ayant des problèmes de surendettement afin de trouver des solutions en commun.

Autre constat dressé par Cristina de Robertis : « Les aspects de l'ISIC sont très liés à ceux de l'ISAP. Les valeurs et les buts sont les mêmes. Seules les manières de faire sont différentes et les outils spécifiques. » Pour les assistantes sociales Muriel Lebarbier et Catherine Sibille, formatrices à l'Institut régional du travail social (IRTS) de Basse-Normandie, il serait temps de dépasser la dichotomie entre les défenseurs de l'approche individuelle (case work) et ceux des approches collectives, qui a produit « des interprétations réductrices » et « des décalages culturels qui ont alimenté les oppositions » (6). Les deux professionnelles estiment qu'il est désormais possible de « travailler sur une aide psychosociale qui ne s'oppose plus au collectif ».

Jouer sur les deux tableaux

Pas question en effet de remplacer l'intervention individuelle par l'approche collective : il s'agit de les articuler. Jouer sur les deux tableaux peut s'avérer très efficace, atteste Thérèse Fernandez, assistante sociale à la caisse régionale d'assurance maladie (CRAM) dans le nord de la Gironde (7). Confrontée aux limites de l'intervention d'aide individuelle, elle a mis en place l'an dernier un travail de groupe. « J'accompagnais des femmes atteintes de cancer de manière individuelle et familiale, raconte-t-elle. Durant nos rencontres, elles expliquaient que la maladie les avait isolées des autres. Elles avaient une image dévalorisée d'elles-mêmes et ne formulaient plus d'envies. » L'assistante sociale a donc décidé de réunir des femmes malades autour des soins esthétiques pour leur redonner une image positive et les sortir de leur isolement. Sur neuf personnes consultées, six ont accepté de prendre part au groupe. Lors de la première réunion, en janvier 2007, prévue pour élaborer le programme des rencontres, la professionnelle a été surprise par l'intensité des échanges. « Les femmes se sont immédiatement reconnues entre elles, des liens se sont tissés tout de suite. Elles ont exprimé des choses très fortes qu'elles n'avaient pas pu dire à leur famille. En fait, cette première réunion a représenté un sas de décompression avant de pouvoir associer le corps à la notion de plaisir. »

Les quatre réunions suivantes, étalées jusqu'en juin, ont été consacrées aux soins esthétiques. « Les femmes avaient à nouveau plaisir à s'occuper d'elles et sortaient radieuses de ces rencontres », poursuit Thérèse Fernandez. L'aide mutuelle, l'émulation entre les membres du groupe ont constitué un levier de changement. « Elles se sont rendu compte que la maladie n'était pas inscrite sur elles. Pendant l'été, elles se sont autorisées des sorties avec leurs enfants, à la piscine, en randonnée, etc. » Auprès de leur entourage, le changement a été palpable. « Leurs sujets de conversation n'étaient plus centrés sur la maladie et leurs cercles d'amis se sont reconstitués. » La dernière réunion du groupe, en décembre 2007, a représenté un moment fort, autant pour ses membres que pour l'assistante so-ciale. « Elles ont parlé de renaissance, d'estime de soi, de bien-être et des effets sur leur famille. Je sais aujourd'hui qu'elles n'ont pas perdu le contact. Pour ma part, l'investissement dans ce groupe a été très fort. J'ai pris une leçon de vie auprès de ces femmes. »

Pour Cristina de Robertis, « on ne sort pas indemne de ce type d'intervention ». L'ISIC oblige le travailleur social à accepter la part d'incertitude que provoque la constitution d'un groupe. « On sait où cela commence, mais on ne sait jamais jusqu'où cela peut aller. Ce sont toujours les personnes qui construisent leur groupe. Il ne s'agit pas d'une décision plaquée d'en haut, d'un kit préformaté. » Un processus que décrivent bien les tenants du développement social local : « Le travailleur social doit quitter le statut d'expert : humilité, modestie, patience... tout en gardant un regard, une expertise, un savoir-faire et un savoir être professionnels », explique Muriel Lebarbier. Pour Cristina de Robertis, la technicité du travailleur social en intervention collective se situe dans sa capacité à faire éclore les compétences des membres du groupe et à favoriser l'émergence de situations d'entraide.

C'est ce positionnement qu'a pu expérimenter Maryse Larousse, assistante sociale à la maison départementale de la solidarité et de l'insertion (MDSI) de Bordeaux Saint-Jean (8), qui a bénéficié du soutien de sa direction en faveur des actions collectives. Tout est parti d'une étude sur les titulaires du RMI mettant au jour leur isolement, leurs problèmes de santé et une tendance à se replier sur eux-mêmes. « Ces personnes avaient des savoir-faire mais ne savaient pas où les exercer, explique Maryse Larousse. D'autant qu'elles n'allaient pas d'elles-mêmes vers des associations culturelles ou de loisirs. » Pour remédier à cette situation, la MDSI a noué un partenariat avec le centre d'animation social et culturel de Bordeaux Sud. Objectif : réaliser un projet commun en direction des titulaires de minima sociaux, dans une démarche de co-construction avec les personnes. Pour le mener à bien, deux assistantes sociales de la MDSI ont été mobilisées. Un groupe d'une vingtaine de volontaires s'est constitué et a choisi un nom, « Les mains d'or », pour signifier que « chacun sait faire quelque chose ». Plusieurs activités ont été mises en place en fonction des centres d'intérêt et des compétences de chacun : jardinage, atelier informatique, cuisine, relaxation, arts créatifs... « Il a fallu aller chercher chez les gens ce qui faisait blocage, faire émerger des savoir-faire enfouis, les faire reprendre conscience de leurs capa-cités », explique Maryse Larousse.

Les rendez-vous réguliers du groupe ont aidé ses membres à sortir de la solitude et à retrouver des repères. « Cela a permis à certains de s'épanouir et d'aller vers d'autres activités proposées par le centre, indique l'assistante sociale. Deux personnes sont mêmes devenues membres du comité d'animation du centre. » Si ce projet collectif a eu un impact sur les personnes, il a permis de transformer les pratiques des professionnelles. « Travailler de cette manière, cela nous change nous aussi, confie Maryse Larousse. On passe à une relation d'être à être, où les masques tombent. Il faut accepter d'apprendre des autres et laisser les personnes libres d'évoluer. »

Ce changement de posture et de relation à l'usager, Nathalie Siriex, éducatrice spécialisée en prévention à la MDSI de Cadillac, a également pu l'expérimenter. Exerçant en action éducative à domicile, elle a participé à une action collective fondée sur l'accès à la culture. « Jusqu'à présent, on accompagnait les enfants vers des activités culturelles de manière individuelle. Cette fois, il s'agissait d'impliquer les familles dans leur ensemble. » En 2007, quatre MDSI de Gironde ont conclu un partenariat avec l'Institut départemental de développement artistique et culturel de la Gironde (IDDAC). Au total, 11 parents, 14 enfants et 6 éducatrices ont participé à un programme de découverte de la danse contemporaine. « On peut penser que c'est un art difficile d'accès mais c'était au contraire très intéressant de travailler sur le rapport au corps », souligne Nathalie Siriex. Le groupe a pu pénétrer dans les coulisses d'une salle de spectacle, rencontrer des chorégraphes, assister à des représentations et participer à des ateliers chorégraphiques, destinés à valoriser les capacités de création de chacun. « Au moment de l'atelier, familles et travailleurs sociaux se retrouvaient au même niveau. Pour nous, professionnels, nos envies de maîtrise sont tombées. Cela a permis de nouer une autre relation avec les familles. » En 2008, quatre autres MDSI se sont engagées dans un partenariat du même ordre.

Maryse Fournier, assistante sociale à la caisse d'allocations familiales (CAF) de Gironde s'est, elle, engagée dans une démarche de développement social local. Elle a en effet été chargée d'accom-pagner, pendant trois ans, à la demande de la mairie de Bassens et du conseil général, les habitants d'un quartier en pleine mutation dans le cadre du grand projet de ville (GPV) (1) du regroupement de communes des Hauts-de-Garonne, à côté de Bordeaux. Une opération de démolition-reconstruction avait en effet été lancée en 2000 dans le quartier du Bousquet - une résidence de 200 logements datant de 1967. « Les habitants avaient le sentiment d'être oubliés et ressentaient une dégradation de l'ambiance du quartier », explique Maryse Fournier.

Dès son arrivée, l'assistante sociale a entrepris une longue démarche de recueil d'informations. « Il me fallait repérer les niveaux légitimes du territoire, les acteurs de terrain, les acteurs institutionnels et les habitants. » Objectif : identifier les ressources locales « pour faciliter l'émergence des besoins et des forces vives ». Lors de cette première phase, « j'ai dû me rendre visible auprès des habitants mais aussi des collègues et des élus, raconte Maryse Fournier. C'est un vrai changement de posture. On n'est pas dans la toute-puissance. On ne peut rien faire sans les habitants. » La seconde étape a été consacrée à la mise en oeuvre de projets avec ces derniers. Une action autour de la consommation d'énergie a notamment été mise en place. « L'idée est venue de mères de famille en rupture avec les services sociaux de secteur, explique l'assistante sociale de la CAF. Elles étaient inquiètes de passer de l'énergie collective à l'énergie individuelle dans le cadre de la reconstruction des logements. » Le projet a rassemblé une série de partenaires (9)et a conduit à des réunions d'information et à des jeux ouverts à tous les enfants de la commune. Autre action collective initiée par les habitants, la rédaction d'une chanson sur le quartier, à partir d'une mélodie de Georges Brassens. « Ils voulaient montrer qu'ils ne vivaient pas la résidence comme les gens de l'extérieur la voyaient. » L'évaluation de cet accompagnement au long cours, qui a mobilisé les habitants comme les acteurs institutionnels du quartier, a fait apparaître une revalorisation de l'image du quartier, une solidarité émergente entre habitants et une légitimité reconnue de l'intervention sociale, rapporte Maryse Fournier. En contrepartie, cette démarche a demandé « beaucoup d'énergie » et a nécessité « un travail d'explication » auprès des autres professionnels, y compris au sein de sa propre institution. Mais l'assistante sociale retient aussi de cette expérience un grand enrichissement professionnel. « Cela m'a ouvert à une autre vision du travail social, beaucoup plus large, car j'ai travaillé sur un territoire et pas seulement auprès de quelques familles. »

« Il y a toujours des risques »

Les actions collectives ont néanmoins leurs limites. Comme l'explique Muriel Lebarbier, « il y a toujours des risques d'instrumentalisation des habitants, de leurs paroles, de leurs désirs, de leurs besoins. Il y a aussi un risque de stigmatisation dû au fait que les personnes sont ciblées. » Une critique reprise par Jean-Marie Gourvil, directeur des formations à l'IRTS de Basse-Normandie et ardent défenseur du développement social local, tel qu'il est mis en oeuvre au Québec. « En France, on sait mener des actions collectives mais on a tendance à faire des projets artificiels qui viennent d'en haut et qui correspondent plus aux projets des politiques publiques qu'à ceux des habitants. » Plutôt qu'une définition large de l'ISIC englobant actions collectives, travail social avec les groupes, travail social communautaire et développement social local, Jean-Marie Gourvil suggère que l'ensemble du travail social soit orienté dans une perspective de DSL, qu'il s'agisse de l'ISAP ou de l'ISIC. « Car l'aide individuelle peut aussi amener à du développement local, précise-t-il. Prenons l'exem-ple d'un travailleur social en charge d'une famille à risques. S'il réalise un diagnostic plus large sur le voisinage, le quartier et les ressources des uns et des autres dans une approche anthropologique, il fait du développement social local. »

Néanmoins, au-delà des débats sémantiques et malgré les injonctions publiques en faveur de son développement, l'intervention collective a encore du mal à trouver sa place dans la pratique quotidienne des travailleurs sociaux et à faire jeu égal avec l'ISAP. Comme le souligne Cristina de Robertis, elle reste la parente pauvre du travail social. Une situation qu'elle explique par « des politique sociales trop parcellisées [...], une certaine frilosité des institutions, une insécurité et un manque d'encadrement technique compétent des professionnels » (10).

John Ward, responsable du pôle de formation « accompagnement et développement social » à l'IRTS d'Ile-de-France, fait également état d'« un écart entre le volontarisme véhiculé par les textes et les réalisations plus modestes existant réellement sur le terrain » (11). Il regrette que l'action collective soit souvent considérée par les travailleurs sociaux comme « une activité «supplémentaire», menée parfois hors des heures de travail et avec des investissements personnels non reconnus par l'institution ». Pour lui, même si la formation initiale, récemment réformée, « ne peut être le principal moteur de changement, elle a tout intérêt à y contribuer pour donner de la pertinence à un enseignement censé donner des bases durables à la pratique des années à venir ». Il n'en reste pas moins que la difficulté à trouver des stages permettant d'expérimenter les interventions sociales d'intérêt collectif risque de renforcer le fossé entre les injonctions et la réalité de l'exercice professionnel. La seule bonne volonté des professionnels ne peut suffire et l'implication des employeurs et des pouvoirs publics paraît indispensable. Elle est d'autant plus nécessaire que l'approche collective semble être plutôt à contre-courant dans une société individuelle et compétitive.

L'enjeu est d'importance et constitue, aux yeux des observateurs, l'une des mutations majeures du travail social dans les années à venir. La diffusion de l'ISIC dans les pratiques quotidiennes des travailleurs sociaux, couplée à l'ISAP, pourrait ainsi permettre de passer, selon l'expression de Muriel Lebarbier, d'une vision des « sans ressources » à celle des « cent ressources ».

Le travail social avec les groupes : contours et enjeux

Le travail social avec les groupes est une méthodologie d'intervention du travailleur social qui utilise le groupe restreint pour développer un système d'aide mutuelle entre ses membres. Ce concept ne doit pas être confondu avec l'entraide car « c'est l'oeuvre du travailleur social qui déclenche l'aide mutuelle », précise Annie Gracient, secrétaire de l'Association nationale pour le développement du travail social avec les groupes (12).

Cette pratique n'est pas nouvelle : elle était mise en oeuvre au début du XXe siècle dans les maisons sociales en France, puis dans les années 70 au sein de la SNCF, de la Mutualité sociale agricole et de la caisse d'allocations familiales.

L'association a identifié plusieurs modèles de travail social avec les groupes :

Le modèle de traitement social. Centré sur l'individu, le groupe est un contexte pour traiter les problèmes de chacun des membres (exemple : un groupe de malades dans un hôpital) ;

Le modèle de médiation. Le groupe est au centre des relations d'interdépendance entre l'individu et la société (exemple : un groupe de femmes isolées dans un quartier) ;

Le modèle à buts sociaux. Le groupe vise à augmenter la conscience et la responsabilité sociale (exemple : un groupe de parents d'enfants handicapés pour la création de structures adaptées) ;

Le modèle fondé sur l'empowerment. Plus récent, il s'intéresse aux populations défavorisées qui pensent ne pas avoir de contrôle sur leur réalité et vise à les soutenir dans leurs démarches pour s'approprier le pouvoir ;

Le modèle des personnes difficiles à joindre. La création de ce groupe nécessite que les travailleurs sociaux aillent au-devant des personnes (exemple : un assistante sociale qui se rend à plusieurs reprises aux Restos du coeur pour inciter les bénéficiaires à aller se faire soigner).

Pour Annie Gracient, le travail social avec les groupes s'adapte bien aux enjeux actuels : inégalités des revenus, personnes de plus en plus dépendantes de l'assistance, individualisme... Mais sa mise en oeuvre suscite des craintes chez les travailleurs sociaux, regrette-t-elle : peur de la multitude des interactions dans un groupe, de ne pas pouvoir répondre aux demandes singulières, crainte d'une évaluation publique, de la perte du prestige ou de ne pas pouvoir maîtriser le groupe.

Notes

(1) Sur la lettre de mission, voir ASH n° 2541 du 18-01-08, p. 17.

(2) Sur « L'intervention sociale, un travail de proximité », voir ASH n° 2441 du 3-02-06, p. 5.

(3) Sur le travail social communautaire, voir ASH n° 2523 du 21-09-07, p. 36.

(4) Pour Cristina de Robertis, cette typologie graduelle montre que l'on peut passer progressivement d'une dimension à l'autre.

(5) A lire dans Se former au développement social local - Sous la direction de Jean-Marie Gourvil et Michel Kaiser - Ed. Dunod, mars 2008 - Voir ASH n° 2551 du 28-03-08, p. 31.

(6) Ce témoignage et tous ceux qui suivent ont été livrés lors d'une journée de formation de l'ANAS (Association nationale des assistants de service social) de Gironde intitulée « ISIC, osons le collectif », organisée le 25 mars dernier à Bordeaux - Site : http://anas.travail-social.com/.

(7) En Gironde, les MDSI correspondent aux anciens centres médico-sociaux (CMS) après réorganisation territoriale. Il en existe 37 au total.

(8) Un GPV est un projet global de développement social et urbain qui vise à réinsérer un ou plusieurs quartiers dans leur agglomération. Il en existe une cinquantaine en France. Il concerne ici les quatre communes des Hauts-de-Garonne : Bassens, Cenon, Floirac et Lormont.

(9) La MDSI de Lormont, le centre communal d'action sociale et le centre social de Bassens, EDF, GDF, la Lyonnaise des eaux.

(10) A lire dans la nouvelle édition de Méthodologie de l'intervention en travail social - Cristina de Robertis - Ed. Bayard, 2007 - Voir ASH n° 2542 du 25-01-08, p. 38.

(11) Op. cit., note 1, p. 44.

(12) Cette association existe depuis 1982 à l'initiative d'Hélène Massa, formatrice à l'IRTS de Montrouge - www.anstg.fr.

LES ACTEURS

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur