Visitant le 3 juillet une entreprise réalisant le sous-titrage de programmes télévisés, la secrétaire d'Etat à la solidarité a apporté des précisions sur les mesures en faveur des personnes atteintes de surdité, annoncées lors de la conférence nationale du handicap organisée le 10 juin dernier (1).
Parmi les 12 250 places en services d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) que l'Etat s'est engagé à créer en cinq ans, il y aura des places en « SESSAD spécialisés pour les jeunes sourds ». Et, « pour que ces structures donnent pleinement satisfaction aux familles » en permettant effectivement la mise en oeuvre du projet linguistique de l'enfant, la priorité sera donnée à celles qui ont un « projet linguistique clair », qui prévoient des services d'interprète ou de codeur et qui s'inscrivent dans la logique de l'accompagnement de ces enfants à l'école ordinaire.
Valérie Létard a en outre rappelé que l'Education nationale travaille sur la mise en place de « parcours scolaires intégrés en milieu ordinaire » avec codeurs en langage parlé complété (LPC) ou en classe bilingue langue des signes française (LSF)-français écrit. Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a d'ailleurs annoncé au lendemain de la conférence nationale du handicap « la signature prochaine d'un arrêté fixant le programme d'enseignement de la LSF pour l'école maternelle et primaire » destiné aux élèves sourds dont les parents auront fait le choix d'un enseignement en mode de communication bilingue.
En matière d'enseignement supérieur, il est par ailleurs prévu d'expérimenter des « filières accessibles » dans une université dès la prochaine rentrée.
Le lancement dès 2009 d'un premier centre relais téléphonique permettant d'assurer la traduction simultanée en langue des signes et en français écrit des conversations est confirmé. En plus de permettre l'accès aux nouvelles technologies, cette mesure a également pour objet d'ouvrir le marché du travail aux sourds et aux malentendants, est-il précisé. Pour y parvenir, un comité de pilotage sera mis en place pour définir un cahier des charges et tester les conditions d'un déploiement national (2).
Le dispositif des centres d'information sur la surdité sera quant à lui « remis à plat ». Si la mission d'aide aux personnes déficientes auditives et à leurs familles pour les actes de la vie quotidienne et l'accès à leurs droits n'est pas remise en cause, les modalités d'organisation devront en revanche être revues, a indiqué la secrétaire d'Etat.
Enfin, le sous-titrage des programmes télévisuels, qui doit être effectif à 100 % en 2010, « devra désormais être activé pour tous les postes de télévision émettant dans un lieu public ou un établissement recevant du public (aéroports, cafés, hôtels, hôpitaux) », ont indiqué Valérie Létard et la ministre de la Culture, Christine Albanel, dans un communiqué du 19 juin.
(2) S'agissant de l'accès aux numéros d'urgence, le décret prévoyant la création d'un centre national de réception et d'orientation des demandes des personnes déficientes auditives doit entrer en vigueur au plus tard le 1er janvier 2010 - Voir ASH n° 2555 du 25-04-08, p. 7.