Dans un rapport rendu public le 2 juillet, la Commission européenne préconise de renforcer l'inclusion des Roms dans la société (1). Pour Vladimir Spidla, le commissaire européen pour l'Emploi, les Affaires sociales et l'Egalité des chances, « l'intégration des Roms est nécessaire à la cohésion sociale. Car lorsqu'un groupe se retrouve en périphérie, c'est tout le corps social qui s'effrite ».
La Commission préconise ainsi plusieurs voies d'action. En premier lieu, il s'agit de mieux appliquer les règles communautaires, notamment les directives anti-discriminations de 2000. « Les instruments et politiques sont «adéquats» mais leur application dans les Etats membres reste «lacunaire» », souligne le rapport. La stratégie fondée sur la défense des droits doit pouvoir s'appuyer sur un « environnement favorable », comme les organismes chargés du respect de l'égalité (2). Ensuite, il faut avoir « recours aux fonds structurels, une ressource essentielle pour vaincre l'exclusion », estime la Commission. Enfin, il faut « tirer les enseignements des projets réussis et des pratiques exemplaires ». Le rapport estime ainsi que les « meilleurs résultats » ont été obtenus par des « programmes intégrés s'attaquant à toute la panoplie des problèmes et non à l'un d'entre eux seulement ». Il cite par exemple le programme « Acceder » en Espagne, qui a permis la conclusion de plus de 20 000 contrats de formation professionnelle sur mesure avec les Roms.
Ce rapport devrait alimenter les réflexions du sommet européen sur les Roms qui se tiendra à Bruxelles le 16 septembre prochain.
(1) Le terme de « Roms » est utilisé pour désigner de façon générique des groupes de personnes qui partagent des caractéristiques culturelles plus ou moins similaires ainsi qu'un passé de marginalisation persistante (Roms, Sintés, gens du voyage, Ashkali, Kalés, etc.).
(2) Par exemple, en France, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité.