Tout en notant avec satisfaction l'abandon du terme « dépendance », le Comité national des retraités et personnes âgées (CNRPA) s'inquiète des orientations gouvernementales sur le futur cinquième risque de protection sociale (1). Pour cette instance où siègent les organisations « représentatives des 13 millions de retraités », l'annonce du droit universel à un plan personnalisé de compensation en cas de perte d'autonomie n'est pas assortie d'un financement relevant de la solidarité nationale, « mais plutôt d'une combinaison en pâté d'alouette : une alouette de financement public, un cheval de financement privé. Ce qui ne garantit pas l'avenir ». Elle s'en inquiète d'autant plus qu'elle enregistre par ailleurs de nombreux accrocs « à l'esprit même de la solidarité nationale en matière de santé » avec l'instauration des franchises médicales, les menaces sur la prise en charge des affections de longue durée ou encore du matériel médical dans les maisons de retraite.
Le CNRPA s'étonne aussi du silence gouvernemental quant à la convergence des dispositifs de compensation entre les personnes âgées et les personnes handicapées. Il attendait « l'annonce de dispositions progressives de rapprochement » entre les actuelles APA (allocation personnalisée d'autonomie) et PCH (prestation de compensation du handicap), dont l'aboutissement devrait être « une compensation pour tous assortie d'une réponse adaptée à chacun ». Enfin, l'instance « s'interroge sur le flou qui entoure l'allégement du reste à charge » des personnes hébergées en maisons de retraite.
Le CNRPA prend donc le gouvernement au mot sur un texte présenté comme « ayant vocation à évoluer en fonction de la concertation » et demande à pouvoir en discuter et à être représenté dans les commissions ad hoc.