Recevoir la newsletter

Quatre demandeurs de l'AAH sur cinq sont en difficulté ou en dehors du marché du travail

Article réservé aux abonnés

Quand les personnes handicapées manifestent pour l'augmentation de leurs ressources, le gouvernement a tendance à répondre « emploi ». Une enquête de la DREES sur les demandeurs de l'AAH (allocation aux adultes handicapés) éclaire d'une lumière crue la réalité en la matière. Elle montre que les personnes concernées sont, très majoritairement, en grande difficulté par rapport au marché du travail (1).

Pour la première fois en effet, une enquête, menée au premier semestre 2007, s'est intéressée à l'ensemble des demandeurs de l'allocation, soit un flux de 330 000 personnes entre juillet 2005 et juin 2006. Parmi elles, 43 % ont obtenu l'AAH pour une incapacité de 80 % ou plus, 25 % pour un taux compris entre 50 % et 80 % et 32 % se sont vu opposer un refus (les trois quarts de ces derniers étant quand même reconnus comme travailleurs handicapés).

La moyenne d'âge des demandeurs atteint 45 ans, les deux tiers ayant plus de 40 ans. Seul un sur quatre est handicapé depuis l'enfance. La déficience principale est d'ordre moteur dans 29 % des cas, psychique (25 %), viscérale (17 %), intellectuelle (13 %), sensorielle (5 %), 10 % cumulant plusieurs handicaps. La déficience psychique passe en tête (28 %) chez les personnes auxquelles l'AAH est accordée.

La majorité des demandeurs (57 %) sont sortis du système scolaire sans diplôme, le phénomène étant plus marqué chez les personnes handicapées depuis l'enfance (trois sur quatre sont dans ce cas) que pour les personnes dont la déficience est apparue plus tard (une sur deux).

Au stade de la demande, seuls 20 % des intéressés sont en emploi : 13 % en milieu ordinaire, 7 % en ESAT (établissement et service d'aide par le travail). 15 % sont chômeurs, inscrits ou non à l'ANPE, 2 % sont en formation et 63 % sont inactifs. Ces taux varient en fonction du type de déficience : un quart des handicapés sensoriels ont un emploi en milieu ordinaire, mais 9 % seulement des handicapés psychiques et intellectuels.

Les personnes handicapées depuis l'enfance sont moins souvent en emploi ordinaire (10 %) et plus fréquemment en ESAT (17 %) que la moyenne. 45 % n'ont jamais travaillé (contre 8 % pour les autres demandeurs).

Au total, rares sont les demandeurs de l'allocation aux adultes handicapés qui ont toujours ou presque toujours travaillé : 15 % seulement sont dans ce cas, y compris les personnes en ESAT. Deux fois plus nombreux sont ceux qui n'ont jamais ou quasiment jamais travaillé.

Parmi ceux qui ont travaillé, 47 % ont perdu leur emploi pour des raisons de santé, 25 % ayant été licenciés pour ce motif.

Enfin, parmi les demandeurs qui ne travaillent pas, 43 % souhaiteraient le faire (35 % parmi ceux à qui l'AAH est accordée). La plupart des autres expliquent leur refus pour des raisons de santé.

Notes

(1) « Les demandeurs de l'AAH - Une population souvent éloignée du marché du travail » - Etudes et résultats n° 640 - Juin 2008 - Disponible sur www.sante.gouv.fr.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur