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Les CPH veulent une reconnaissance de leur mission d'insertion

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Les centres provisoires d'hébergement (CPH) sont-ils en voie de marginalisation ? Leur manque de visibilité, la stagnation du nombre de places, le retrait de la formation linguistique qu'ils proposaient avec la mise en place du contrat d'accueil et d'intégration ont notamment conduit France terre d'asile (1) à organiser des réunions de réflexion avec des responsables de CPH. Leurs travaux ont abouti à une déclaration commune rédigée le 6 juin et signée par les responsables d'une vingtaine de structures gérées par différentes associations.

Créés en 1973, les CPH accompagnent spécifiquement l'insertion des réfugiés statutaires depuis que la circulaire du 19 décembre 1991 a distingué ces derniers des demandeurs d'asile. La loi du 24 juillet 2006 a par ailleurs créé un statut pour les centres d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), devenus établissements médico-sociaux, tandis que les CPH sont restés des centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Mais le dispositif national d'accueil est aujourd'hui déséquilibré : « Alors que la capacité d'accueil des CADA, en dix ans, a été multipliée par dix, celle des CPH a stagné avec une capacité de 1 026 places. Alors que tous les départements de France sont dotés d'au moins un CADA, deux tiers des départements ne disposent pas de CPH », expliquent les signataires. Sans oublier que l'Ile-de-France ne compte que 176 places.

Pourtant, défend le texte, « les CPH constituent un outil au service de l'intégration à l'efficacité éprouvée. Ils contribuent efficacement à la fluidité du dispositif national d'accueil : en 2007, 25 % des réfugiés statutaires sortant de CADA ont intégré un CPH. » Ces structures ont acquis une expertise en matière d'accompagnement social et professionnel, y compris pour les « plus vulnérables ». Et pour un prix de journée d'un tiers inférieur à celui d'un CHRS classique.

Les signataires demandent donc un programme pluriannuel permettant la création de 1 000 places en CPH d'ici à 2012, avec une répartition territoriale équilibrée et en tenant compte des régions qui accueillent l'essentiel des demandeurs d'asile. Ils réclament également « l'amplification et la reconnaissance de la mission d'insertion des CPH », notamment par « leur mise en synergie avec les plateformes d'accueil des primo-arrivants pilotées par l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations » et par « l'élargissement des critères d'admission aux personnes issues de l'asile bénéficiant d'une régularisation, aujourd'hui hébergées au titre de l'urgence et en CADA ». Les signataires veulent encore être associés aux modalités de mise en oeuvre du contrat d'accueil et d'intégration pour les réfugiés et souhaitent un « meilleur pilotage national du dispositif afin de gagner en efficacité et en transparence ». Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile, devrait être prochainement reçu au ministère de l'Immigration pour aborder le sujet.

Notes

(1) France terre d'asile : 25, rue Ganneron - 75018 Paris - Tél. 01 53 04 39 99.

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