Un an après le réaménagement par la CNAF (caisse nationale des allocations familiales) de l'aide au domicile des familles (1), la « mise en oeuvre disparate et hétérogène » de la réforme produit « des résultats contraires aux objectifs affichés ». Tel est, en tout cas, le jugement porté par quatre organisations de prestataires traditionnels de cette aide - ADMR, Adessa, A Domicile-Fédération nationale et FNAAP-CSF - qui s'inquiètent d'une « remise en cause » de cette mesure et d'une menace sur leurs emplois.
Pourtant, certaines CAF travaillent « sur les bases de la confiance et du partenariat avec les co-financeurs et les structures employeurs ». Dans ces cas où un « réel dialogue » est noué, la réforme - qui était attendue - porte ses fruits. Mais trop de caisses imposent une lecture unilatérale de la circulaire nationale, sans prise en compte de la réalité locale, jugent les quatre organisations. Certaines associations se voient ainsi opposer des quotas d'heures par professionnel, un nombre minimal de familles aidées ou bien de familles nouvelles, ou encore des critères d'intervention tels qu'ils aboutissent « à l'exclusion de familles non allocataires avec un enfant, de certaines familles touchées par le handicap ou encore à la remise en cause progressive du critère «maladie de longue durée» ».
Tout cela se traduit, poursuivent les quatre fédérations, par une réduction de l'accès à l'aide à domicile, par une pénalisation financière des associations et par une gestion plus complexe et plus coûteuse. Cette dégradation atteint même l'« intolérable » pour certaines structures qui n'ont pas reçu de paiement depuis novembre 2007, indiquent-elles. Les quatre organisations s'alarment d'autant plus de cette situation majoritairement dégradée que la CNAF va bientôt négocier sa prochaine convention d'objectifs et de gestion avec l'Etat pour la période 2009-2012.