Le ministre de l'Immigration et de l'Intégration, Brice Hortefeux, le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Laurent Wauquiez, et le président de l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), Laurent Hénart, devaient signer le 12 juin un protocole d'accord conclu pour trois ans visant, dans le secteur des services à la personne, à faciliter l'accès et la progression dans l'emploi des personnes immigrées et en particulier des titulaires d'un contrat d'accueil et d'intégration (CAI).
Ces derniers « rencontrent de nombreux obstacles dans leur insertion professionnelle et trouvent souvent des emplois qui ne correspondent pas à leurs qualifications et fréquemment dans des métiers éloignés de leur formation ou de leur expérience dans le pays d'origine », indique le texte en préambule. En outre, « une fois dans l'entreprise, les personnes immigrées sont souvent freinées dans leur progression de carrière ou menacées dans leur emploi, en raison d'une maîtrise insuffisante de la langue française ». Dans le même temps, « beaucoup d'entreprises, notamment dans des secteurs économiques en développement ou à fort potentiel en main-d'oeuvre, ne trouvent pas à pourvoir des emplois disponibles ». Et dans les métiers des services à la personne, « plusieurs dizaines de milliers d'emplois seront à pourvoir dans les prochaines années, notamment dans l'assistance aux personnes âgées ou dans la garde d'enfants », représentant une opportunité pour les primo-arrivants. D'où ce protocole d'accord entre l'Etat et l'ANSP.
Son objet : définir un programme pluriannuel de coopération entre ses signataires, qui s'engagent à ce que chaque année, 10 000 étrangers puissent bénéficier d'une formation en relation avec les métiers des services à la personne ou de mesures d'accès à l'emploi dans ce secteur. L'accord prévoit notamment la mise en oeuvre, dans le cadre du contrat d'accueil et d'intégration, de « dispositifs opérationnels visant à sensibiliser les acteurs et les bénéficiaires du CAI aux potentialités d'emploi offertes par le secteur des services à la personne ». L'Agence nationale des services à la personne s'engage entre autres, à cet effet, à mettre à la disposition des personnels de l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations (ANAEM) qui présentent le CAI aux étrangers les outils d'information adéquats relatifs aux métiers qu'elle a recensés et à l'environnement du secteur. Elle élaborera également des plaquettes d'information sur ceux-ci à destination de ces mêmes étrangers. L'ANAEM assurera, de son côté, la promotion du dispositif auprès des étrangers primo-arrivants et leur orientation vers les agences locales de l'emploi.
A noter encore : le texte prévoit la conclusion d'accords de partenariat entre l'ANSP et les réseaux ou fédérations d'employeurs du secteur des services à la personne, pour que ceux-ci incitent leurs adhérents à recruter des demandeurs d'emploi immigrés et notamment des signataires du CAI. En outre, l'Agence nationale des services à la personne s'engage à faire converger vers l'ANPE les offres d'emploi ainsi recueillies auprès des entreprises et employeurs du secteur.