Une première depuis leur mobilisation de 2001 sur la réduction du temps de travail. Les deux syndicats représentatifs des travailleurs sociaux pénitentiaires - l'UGSP (Union générale des syndicats pénitentiaires)-CGT et le Snepap (Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire)-FSU - ont décidé, le 29 avril, d'une mobilisation de grande d'ampleur. Dans une soixantaine de départements, les travailleurs sociaux de l'administration pénitentiaire, dotés d'un « statut spécial » qui leur interdit le droit de grève, ont décidé d'exercer leurs missions a minima. « Seuls les cas d'extrême urgence seront traités et les rapports concernant les aménagements de peine seront plus que succincts », expliquent les deux organisations syndicales.
Les raisons de ce mouvement ? « L'absence de revalorisation indiciaire de la filière depuis 1977, alors que la rémunération de la hiérarchie a, elle, été reconsidérée à la hausse deux fois en cinq ans » et que les missions des travailleurs sociaux augmentent et se complexifient au rythme des réformes législatives. Un projet de réforme statutaire récemment présenté par l'administration, qui, selon les syndicats, affiche la volonté d'aller vite, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Au programme : une revalorisation du traitement des cadres, mais toujours pas de revalorisation financière pour les conseillers d'insertion et de probation et une réduction de leur formation de deux à un an. Des manifestations sont prévues en région le 26 mai et une manifestation nationale le 5 juin. A moins que le choses évoluent du côté de l'administration pénitentiaire. Un rendez-vous a été prévu avec cette dernière à la suite d'une action organisée le 16 mai devant la mairie du VIIe arrondissement de Paris, celle de la garde des Sceaux, Rachida Dati.