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Les droits des femmes seront-ils « noyés » dans la direction de la cohésion sociale ?

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« Après la disparition de tout ministère ou secrétariat d'Etat chargé des droits des femmes et de l'égalité, c'est maintenant l'administration responsable de l'impulsion et de la mise en oeuvre de cette politique qui est menacée de démantèlement », alertent un groupement d'associations (1) et l'intersyndicale du Service des droits des femmes et de l'égalité (SDFE), soutenus par les partis politiques de gauche.

Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), et à l'approche du prochain conseil de modernisation des politiques publiques prévu fin mai ou début juin, ces organisations craignent en effet que le SDFE ne se trouve « noyé » dans une grande direction de la cohésion sociale, alors que les déléguées régionales et les chargées de mission départementales sont actuellement placées sous l'autorité des préfets.

« Leur accès direct au cabinet du préfet et leur capacité d'interpellation des autres administrations sont très importants pour aider à résoudre de nombreux problèmes au quotidien, par exemple dans la lutte contre les violences faites aux femmes », estime la Lyonnaise Sabine Salmon, présidente de Femmes solidaires, qui regroupe 150 associations locales. A ses yeux, toute atteinte au statut et à la visibilité des déléguées « serait une catastrophe, un retour de 25 ans en arrière ». Même jugement de la part de la Marseillaise Geneviève Couraud, trésorière du Planning familial, pour qui les déléguées régionales « ont un rôle très, très important de mise en relation des associations de terrain entre elles et avec les partenaires potentiels d'actions sur l'emploi, le logement, etc. »

Pour l'intersyndicale CFDT-CGT, Yves Lacaze insiste aussi sur le risque que la rétrogradation du service et de son responsable entraîne des difficultés plus grandes pour mener des actions transversales sur l'emploi, la formation, l'accès aux droits, la défense des acquis en matière d'IVG et de contraception, etc. « Même notre légitimité pour demander des statistiques sexuées aux autres administrations sera atteinte. » L'intersyndicale dénonce également l'opacité des décisions, prises hors de toute concertation.

« La précarisation croissante du marché du travail montre que l'égalité salariale promise par le président de la République pour 2009 ne se fera pas comme par miracle, ajoute Maya Surduts, du CNDF. Il faut une volonté politique et des moyens pour faire avancer les droits, or l'escamotage du SDFE va dans le sens contraire. C'est de plus un très mauvais signal donné à la veille de la présidence française de l'Union européenne. »

Les protestataires invitent à signer une pétition déjà paraphée par des personnalités comme Michèle André, Martine Aubry, Marie-George Buffet, Françoise Gaspard, Nicole Péry, Yvette Roudy, Marie-Jo Zimmermann (2).

Notes

(1) Parmi lesquelles la CADAC (Coordination des associations pour le droit à la contraception et à l'avortement), le CNDF (Collectif national pour les droits des femmes), Femmes solidaires, le Planning familial.

(2) Disponible sur www.servicedroitsdesfemmesendanger.org.

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