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« Les régions privilégient la qualification »

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Les premières « assises nationales des formations sociales », organisées par le Journal de l'action sociale en collaboration avec les ASH (1)vont s'ouvrir le 13 mai. L'occasion pour les régions, devenues des interlocuteurs incontournables, de se faire entendre sur les formations sociales, y compris sur le problème actuel de la gratification. Entretien avec Monique Iborra, vice-présidente (PS) de la région Midi-Pyrénées et présidente de la commission des formations sanitaires et sociales à l'Association des régions de France.
Que pensez-vous des éclaircissements de la DGAS et du gouvernement sur la gratification (2) ?

Nous ne pouvons pas être satisfaits. Pour les établissements sous tarification de l'Etat, la DGAS dit aux DRASS de se débrouiller, mais sans apporter à ce stade de financement supplémentaire. Et Xavier Bertrand demande aux conseils généraux de faire de même pour les établissements qu'ils tarifient. Cela ne répond que partiellement à la question du financement, sans compter que tout un pan du champ associatif, et notamment les établissements d'accueil pour jeunes enfants, sont oubliés. En outre, puisque l'Etat a décidé unilatéralement d'appliquer aux travailleurs sociaux en formation les dispositions du décret du 31 janvier sur la gratification des stagiaires de l'enseignement supérieur, qu'il soit cohérent ! Qu'il leur accorde également le statut et les aides de l'enseignement supérieur !

Que demandez-vous ?

Pourquoi l'Etat n'appliquerait-il pas aux travailleurs sociaux en formation les modalités de versement mises en place pour les infirmiers et les kinésithérapeutes ? Ceux-ci bénéficient d'indemnités de stage parce que l'Etat a transféré aux régions les sommes correspondantes. Pourquoi deux poids, deux mesures entre les étudiants sanitaires et sociaux ?

Les régions ne se sont-elles pas mobilisées tardivement sur le dossier de la gratification ?

Mais les régions ne sont ni financeurs, ni employeurs. Nous avons été alertés par les centres de formation, les syndicats d'employeurs et les étudiants.

Ce manque de concertation entre l'Etat et les régions est plutôt inquiétant sur l'état du dialogue sur les formations sociales. Des protocoles régionaux étaient pourtant préconisés en vue de coordonner leurs actions...

Ces protocoles n'existent quasiment pas. Il n'y a pas eu de réelle concertation. L'Etat a imposé aux régions la décentralisation des formations sans qu'elles l'aient demandée. Depuis, nous assistons à une succession de décisions incohérentes et mal préparées. Par exemple, la circulaire sur les bourses n'a pas pu être appliquée en l'état : il a fallu que les conseils régionaux fassent appel à des conseils juridiques pour pouvoir l'interpréter.

On a quand même le sentiment que les conseils régionaux se sont investis très lentement dans les formations sociales...

Il faut voir de quoi nous partions ! Les régions se sont impliquées immédiatement mais elles n'avaient aucune visibilité ni statistique, ni financière. Il pouvait y avoir de fortes disparités entre les coûts des formations des écoles d'une même région. Les régions ont décidé de tout remettre à plat et fait appel à des cabinets extérieurs. Cela a pris du temps, il a aussi été nécessaire de recruter du personnel, de mettre en place des pôles de formations sanitaires et sociales... Aujourd'hui, pratiquement toutes les régions ont réalisé leur schéma régional des formations sociales.

Il semble n'y avoir aucune doctrine commune au sein des régions...

Les régions ont leur organisation propre. Dans certaines, c'est la formation professionnelle qui a pris en charge les formations sociales, dans d'autres, ce sont les affaires sociales et la santé. Mais sur la politique menée, les schémas régionaux, nous sommes au même niveau. Par exemple, nous avons fait un gros travail pour obtenir que les financement octroyés par l'Etat soient en adéquation avec les réalités locales et sur les bourses, il n'y a plus actuellement de grandes disparités.

Beaucoup craignent que les régions soient tentées de gérer les formations sociales en fonction des seuls besoins d'emploi et de la régulation financière.

Ce sont des procès d'intention. Les régions privilégient d'abord la qualification en fonction d'un diagnostic et pas en fonction des coûts. Notre intention n'est pas de déqualifier, bien au contraire. De plus, les régions n'ont compétence ni sur les diplômes, ni sur les exigences réglementaires en matière de qualification.

Notes

(1) A la Sorbonne en partenariat avec l'ADF, l'Aforts, l'ARF, la DGAS, le GNI et l'ODAS.

(2) La circulaire du 21 avril et la lettre de Xavier Bertrand à Claudy Lebreton - Voir ASH n° 2556 du 2-05-08, p. 9.

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