Le Réseau européen des associations de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (EAPN) vient de publier, dans sa revue Nouvelles (1), un panorama des systèmes universels de revenu minimum garanti (RMG) existant dans les 27 pays de l'Union européenne. Selon l'organisation, si la plupart des Etats membres de l'Union européenne se sont dotés d'un tel dispositif, le revenu fourni ou l'assistance sociale « ne permet pas d'éviter des situations d'extrême pauvreté, ce qui est, en principe, l'objectif minimal de ces filets de sécurité de dernier recours ». Une conclusion qui dément quelque peu les propos souvent rassurants tenus sur le sujet par la Commission européenne.
« Les chiffres montrent, souligne le réseau, que, dans chaque pays, le revenu net des ménages allocataires sociaux n'atteint pas le seuil de pauvreté de référence dans l'Union fixé à 60 % du revenu médian des ménages. » Plus inquiétant, même si l'on abaisse ce seuil à 40 %, les pays où le revenu des ménages qui dépendent de l'assistance sociale dépasse cette limite sont peu nombreux.
Parmi les pays disposant d'un RMG, EAPN distingue trois groupes. Dans le premier, le système vise à fournir « un revenu de remplacement suffisant » pour maintenir ou pour atteindre les conditions de vie reconnues par la société comme le minimum nécessaire (Allema-gne, Autriche, Finlande, Suède, Malte) ; certains pays y ajoutent explicitement un objectif d'intégration sociale (Belgique, Danemark, Luxembourg, Pays-Bas, France). Dans le deuxième groupe, le RMG est davantage conçu comme « un revenu de subsistance » (Espagne, Portugal, Slovénie, Bulgarie, Roumanie, Répu-blique tchèque, Slovaquie, Estonie) ou cible « les personnes ou les ménages dans le besoin » (Royaume-Uni, Irlande, Lettonie, Pologne). Seuls trois Etats dans l'Union ne disposent pas d'un tel système universel de revenu garanti (Italie, Grèce et Hongrie).
(1) Nouvelles n° 125 - Janvier-mars 2008 - Disponible sur