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Malgré leurs mauvaises conditions de travail, les AVS aimeraient persister dans la fonction

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Plus de 700 auxiliaires de vie scolaire (AVS) et emplois vie scolaire (EVS), dont 541 accompagnant des élèves en situation de handicap, ont répondu à une enquête lancée en décembre dernier par l'Unaïsse (Union nationale pour l'avenir de l'inclusion scolaire, sociale et éducative) (1). Même s'il n'est pas parfaitement représentatif de la population concernée, cet échantillon d'un peu plus de 3 % de l'effectif total des 16 000 accompagnants livre des informations intéressantes sur une population mal cernée.

Les répondants - des femmes à 91 % - sont plus âgés et plus formés qu'on ne l'imagine généralement. Ils ont en moyenne 34 ans, l'éventail allant de 20 à 60 ans. Si 11 % ont un niveau d'études inférieur au bac, 27 % ont le bac, 18 % un bac + 2 et 35 % un bac + 3 ou plus.

Au plan statutaire, 73 % sont titulaires d'un contrat d'assistant d'éducation passé avec l'Education nationale (d'une durée de six ans maximum), c'est dire qu'ils sont surreprésentés dans l'échantillon. Les autres (27 %, contre 60 % dans l'effectif total), ont un contrat aidé (contrat d'accompagnement dans l'emploi ou contrat d'avenir), de droit privé, rémunéré à 90 % par le ministère de l'Emploi. Cependant, dans les deux catégories, la grande majorité a un contat de un an renouvelable... Environ un tiers a été recruté en 2007, un tiers en 2005 ou 2006, un tiers en 2003 ou avant.

Les durées de travail sont hétérogènes : 20 % assurent de 15 à 20 heures par semaine, 50 % entre 21 et 30 heures, 14 % entre 30 et 35 heures et 6 % font 36 heures ou plus. Les rémunérations sont encore plus disparates, le salaire rapporté à l'heure de travail variant énormément, y compris au sein de chaque académie. « Les types de contrats ne sont pas adaptés à la réalité des temps scolaires, commente l'Unaïsse. Il est urgent de créer un contrat unique pour tous les AVS. » 20 % des répondants ont d'ailleurs un autre emploi.

Le régime de remboursement des frais de déplacement est tout aussi inégal : 72 % n'en ont pas car « il n'y a pas de budget pour ça ». 22 % en bénéficient, mais principalement pour les déplacements liés aux sessions de formation. Cerise sur le gâteau : 80 % des intervenants qui accompagnent un ou des élèves pendant le déjeuner à la cantine doivent payer eux-mêmes leur repas...

16 % des répondants seulement interviennent également en temps périscolaire, en centre aéré ou de loisirs. Ils seraient 74 % prêts à le faire, ce qui pourrait aider à compléter les temps partiels subis.

Les AVS sous statut Education nationale sont 82 % à avoir bénéficié des 60 heures d'adaptation à l'emploi réglementaires. Mais la moitié n'est pas satisfaite et juge les prestations trop théoriques ou trop centrées sur l'organisation du « mammouth » et de ses hiérarchies. Tous aimeraient une formation plus axée sur les divers types de handicaps rencontrés et l'adaptation qu'ils supposent. Beaucoup la jugent aussi trop tardive. « Au début, c'est débrouille toi ! » C'est encore plus vrai pour les répondants en contrat aidé, dont 42 % n'ont eu aucune formation et 46 % en ont reçu « au compte-gouttes ». Enfin, toutes catégories confondues, un quart de ceux à qui une formation a été proposée ne l'ont pas suivie régulièrement. Certains faute de motivation, d'autres parce que les horaires étaient incompatibles avec leur emploi du temps (études ou autre travail), d'autres enfin pour des questions d'intendance (problème de garde d'enfant, de transport, de remboursement des frais...).

Comment cela se passe-t-il au quotidien ? 42 % ont des réunions de service avec la hiérarchie, mais pas régulièrement, 54 % n'en ont pas. 78 % trouvent du soutien auprès des enseignants (16 % n'en trouvent pas) et 58 % auprès de l'enseignant référent (contre 33 %). Seulement 53 % des répondants peuvent consulter le projet personnalisé de scolarité du ou des enfants qu'ils accompagnent, 29 % ne le peuvent pas ! 83 % ont néanmoins la possibilité d'intervenir au sein des équipes de suivi de la scolarisation. 65 % ont des contacts réguliers avec les familles (contre 27 %). Enfin, 36 % seulement ont des contacts réguliers avec des professionnels du milieu spécialisé (contre 57 %). « Les clivages entre milieu ordinaire et éducation spécialisée perdurent », déplore l'Unaïsse, qui estime que le manque de reconnaissance institutionnelle des AVS aggrave sans doute le phénomène.

Malgré tout, si la fonction d'AVS était reconnue comme métier, 87 % des répondants souhaiteraient s'y inscrire durablement.

Notes

(1) Les résultats, nationaux et par académie, sont disponibles sur http://unaisse.free.fr.

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