A peine engagée, la réforme créant le RSA (revenu de solidarité active) risque-t-elle d'être victime des économies voulues par le gouvernement ? Claudy Lebreton, président de l'ADF (Assemblée des départements de France) (1), pose la question après les déclarations faites par le président de la République le 8 avril à Cahors. Nicolas Sarkozy a, en effet, qualifié le RSA d'« idée extrêmement intéressante », ajoutant cependant qu'« il faut le calibrer en fonction des disponibilités financières qui sont les nôtres ».
Le Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, Martin Hirsch, avait chiffré le coût supplémentaire du RSA à deux, voire trois, milliards d'euros, rappelle l'élu socialiste des Côtes-d'Armor, alors que « le chef de l'Etat semble arbitrer pour une réforme qui ne coûterait qu'un milliard, et sans préciser qui paiera ». Pour les départements, « auxquels l'Etat doit déjà deux milliards d'euros pour le RMI », et dont près d'un tiers ont accepté d'expérimenter le RSA, pas question d'un transfert, qui serait « inacceptable ».
Alors que le gouvernement « fait volte-face sur ses engagements » et semble renoncer à une réforme qui serait alors « mort-née », l'ADF se déclare prête à « s'impliquer pour poursuivre et moderniser les politiques de solidarité sociale ».
(1) ADF : 6, rue Duguay-Trouin - 75006 Paris - Tél. 01 45 49 60 20.