En 2007, pour la quatrième année consécutive, la demande d'asile a baissé en France, qui cède pour la première fois à un autre pays - la Suède - la première place parmi les pays qui attirent le plus de candidats en Europe, constate l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) dans son dernier rapport d'activité (1). Avec 8 781 personnes placées sous la protection de l'OFPRA, le taux global d'admission (somme des décisions d'accord de l'office et des décisions d'annulation de la Cour nationale du droit d'asile) a en revanche grimpé de près de 30 % par rapport à 2006 (sur les réactions associatives, voir ce numéro, page 35).
Dans le détail, 35 520 demandes d'asile (réexamens et mineurs accompagnants compris) ont été enregistrées, soit une diminution de 9,7 % par rapport à l'année précédente. Cette baisse marque cependant une nette décélération. Elle était en effet de 33,6 % entre 2005 et 2006. « Cet infléchissement est surtout sensible pour les premières demandes qui ne baissent que de 9,4 % alors que les réexamens ont continué à baisser de façon significative » (- 28,6 %), note l'office. 8 376 demandes ont été traitées en procédure dite prioritaire (2), soit une baisse de l'ordre de 21 % par rapport à 2006.
Autre élément à noter : la hausse de 24,6 % du nombre des mineurs accompagnants. Selon le rapport, cette évolution traduit en premier lieu l'enregistrement désormais systématique par l'OFPRA des mineurs nés en France de parents demandeurs d'asile ou placés sous la protection de l'office. Par ailleurs, le nombre de mineurs accompagnants est en nette augmentation chez les Russes, les Sri Lankais, les Guinéens (Conakry), les Maliens et les Mauritaniens.
Comme pour la demande globale, l'évolution de la demande d'asile émanant des mineurs isolés se traduit par un ralentissement de la baisse. Ainsi, avec 459 demandes en 2007, la diminution constatée par rapport à l'année précédente est de 19 %, alors qu'elle était de 22 % en 2006 et 40 % en 2005. La majorité des mineurs isolés étaient originaires du continent africain (60,3 %).
Deux phénomènes poursuivent par ailleurs leur progression dans la continuité des années précédentes : une répartition géographique moins centralisée - la Serbie devenant le premier pays de provenance des demandeurs d'asile devant la Turquie, la Russie, le Sri Lanka et la République Démocratique du Congo - mais aussi une féminisation de la demande d'asile. Ainsi, 36,5 % des demandeurs d'asile en 2007 étaient des femmes contre 35,8 % l'année précédente. Autre tendance qui se confirme : la part de la région Ile-de-France dans la demande d'asile continue de baisser - même si elle demeure la première région de résidence -, passant de 45 % à 43,4 % en 2007. Les trois autres régions principales de résidence restent identiques : la région Rhône-Alpes, la région Provence-Alpes-Côte d'azur et l'Alsace. Quant au nombre de demandeurs d'asile outre-mer, il est en diminution pour la deuxième année consécutive.
(1) Disponible sur
(2) Rappelons que cette procédure, appliquée aux ressortissants de pays d'origine sûrs, entraîne une décision plus rapide de la part de l'OFPRA. En outre, pendant l'examen de leur dossier, les demandeurs placés en procédure prioritaire ne disposent pas des droits sociaux accordés aux demandeurs admis en procédure normale. Enfin, en cas de rejet de la demande d'asile par l'OFPRA, le recours devant la Cour nationale du droit d'asile n'est pas suspensif.