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Les Roms « abusés » par les incitations à rentrer au pays, dénonce le collectif Romeurope

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Si les coups de filet spectaculaires de la police dans les bidonvilles, nombreux l'été dernier, semblent avoir cessé, un « système pervers » d'incitation au retour lui a succédé, proteste le collectif Romeurope (1). Pour lui, le ministère de l'Immigration « achète plusieurs milliers de «retours au pays» » par l'intermédiaire de l'ANAEM (Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrations), qui promet de payer le voyage et d'apporter une aide à l'arrivée. Mais « les opérations de retour soi-disant volontaires sont toujours coordonnées avec des opérations policières d'expulsion », dénonce le collectif.

A première vue, l'argent promis - 300 € par adulte, plus 100 € par enfant - est très attractif au regard de la situation socio-économique en Roumanie, où le salaire mensuel moyen est de 194 € par mois et où, dans certaines régions, 70 % des Roms sont au chômage.

Mais cette offre conduit certaines familles installées depuis plusieurs années en France, et qui ont commencé à y trouver des points d'ancrage (en scolarisant leurs enfants, en ayant entamé un suivi médical, en prenant des emplois temporaires ou saisonniers...), à rompre ces liens, déplore Romeurope. Elle incite également certaines familles très pauvres de Roumanie informées de cette opportunité à venir en France pour bénéficier de la prime, générant ainsi une nouvelle errance.

Ces aides au retour sont jugées « d'autant plus absurdes » que les Roms, désormais citoyens européens, peuvent revenir quand ils le souhaitent. Une même famille peut bénéficier de retours successifs et être comptabilisée plusieurs fois dans les statistiques du ministère qui va ainsi atteindre ses quotas, remarque le collectif. « Qu'on ne se méprenne pas : les Roms n'abusent pas du système, c'est le système qui abuse les Roms, en les utilisant pour augmenter les chiffres des expulsions ! »

Les moyens financiers doivent être orientés vers un accueil digne et durable, demande Romeurope, qui souhaite aussi que la prochaine venue en France du Premier ministre roumain soit l'occasion de décider enfin « de mesures concrètes pour permettre aux Roms une réelle insertion dans le pays de leur choix ».

Notes

(1) Qui comprend 16 associations, dont la Cimade, la Fnasat, la LDH..., plus des comités locaux de soutien. Contact : Tél. 01 47 80 15 87 ou 06 08 55 28 33.

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