Alors que l'année 2004 avait été marquée par une augmentation considérable des actes racistes, xénophobes et antisémites, les années qui ont suivi se sont caractérisées par une diminution régulière des actes de telle nature portés à la connaissance des autorités. L'année 2007 semble confirmer ce renversement de tendance amorcé en 2005, note la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) dans son rapport annuel (1), qu'elle a remis au Premier ministre le 28 mars.
Selon l'instance, un total de 707 faits racistes, xénophobes et antisémites a ainsi été dénombré l'an dernier contre 923 en 2006, soit une baisse de 23,5 %. Toutefois, la CNCDH demeure très prudente quant à l'évolution du nombre de ces actes en France. D'une part parce que « les chiffres de la violence raciste et antisémite restent aujourd'hui encore plus élevés que ceux recensés au cours de la période 1990-2000 ». D'autre part, parce que « la tendance à une augmentation de la violence déjà constatée les années précédentes se trouve confirmée, et les personnes physiques restent les premières victimes de cette aggravation », explique le rapport. Ainsi, la part des actes ou menaces ayant fait des victimes reste stable à 5,5 % (5,7 % en 2006) tandis que celle des actes de violences, dans l'ensemble des actes et menaces racistes et antisémites recensés, est passé de 22 % en 2006 à 23,6 % en 2007.
Dans le détail, les violences et menaces à caractère raciste et xénophobe sont en baisse de 9 % en 2007, les personnes d'origine maghrébine étant les plus touchées par les actes racistes (68 %) comme par les menaces racistes (60 %). Cette baisse est nettement moins importante que celle constatée pour les actes d'antisémitisme. Il y a eu en effet dans ce domaine 386 faits recensés en 2007 contre 571 l'année précédente, soit une baisse de 32,5 %, alors que les violences antisémites avaient augmenté de 35 % entre 2005 et 2006.
Dans la dernière partie de son rapport, la CNCDH émet un certain nombre de préconisations. Elle réclame notamment que le comité interministériel de lutte contre le racisme et l'antisémitisme - qui ne s'est pas réuni depuis janvier 2005 - soit revitalisé et souhaite la mise en oeuvre d'un plan d'action national dans ce domaine.
A noter : l'instance complète son rapport par un sondage d'opinion qui semble montrer un léger recul de l'intolérance en France. Selon cette enquête, en effet, 48 % des personnes interrogées se déclarent « pas racistes du tout », soit une augmentation de 4 points par rapport à l'an passé. Des chiffres à prendre toutefois avec précaution, précise la CNCDH, qui souligne notamment que « chaque interviewé peut avoir sa propre définition du racisme ».
(1) La lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie - Année 2007 - Disponible sur