Le revenu de solidarité active (RSA) (1) fera-t-il les frais de la mauvaise conjoncture économique ? En clair, sera-t-il sacrifié sur l'autel des contraintes budgétaires ? Et, si tel n'est pas le cas, comment le gouvernement financera-t-il le coût de sa généralisation - entre 2 et 3 milliards d'euros, selon le Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté -, alors que, d'après le président de la République, « les caisses de l'Etat sont vides » ?...
Interrogé sur l'avenir du dispositif, dont le coût et l'efficacité font débat au sein même du gouvernement, François Fillon a confirmé le 1er avril qu'il n'était pas « enterré » mais qu'il était en l'état « trop coûteux ». « Il y a d'autres alternatives. On est en train de travailler avec Martin [Hirsch] pour voir comment mettre en oeuvre ce principe sans augmenter les dépenses publiques », a-t-il déclaré sur France Inter, précisant qu'« une meilleure organisation des choses » doit pouvoir être trouvée « à l'intérieur [des] budgets sociaux ». Et d'ajouter : « l'objectif, c'est d'essayer de le généraliser en 2009 ». De quoi apaiser les craintes exprimées publiquement quelques jours auparavant dans Ouest-France par l'ancien président d'Emmaüs France sur l'intention du gouvernement d'« aller jusqu'au bout » du processus engagé ?