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L'IAE actrice du développement territorial : l'expérimentation du Coorace reste à valoriser

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Favoriser « l'accès à l'emploi pour tous », non seulement par un accompagnement social de qualité, mais aussi en contribuant au développement des territoires. C'est dans cette perspective de repositionnement de l'insertion par l'activité économique (IAE) que le Coorace (Comités et organismes d'aide aux chômeurs par l'emploi) (1) a lancé en mai 2005 le projet « Vita », avec le soutien financier de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et du Fonds social européen, en partenariat avec d'autres réseaux de l'IAE et de l'économie sociale et solidaire (2). Formations-actions pour accompagner les promoteurs de projet, ateliers, boîtes à outils, aide à la gestion de projet, groupes de travail..., « Vita » a constitué un centre de ressources et d'appui fondé sur la capitalisation des expériences du terrain, le pragmatisme et la co-construction de projets partenariaux.

Quels résultats au bout de trois ans ? « Vita, ça a marché », s'est félicité Christophe Chevalier, président du Coorace, à l'occasion de deux journées de clôture du projet, les 26 et 27 mars. Depuis 2005, 250 professionnels, issus de l'IAE ou partenaires du secteur, se sont investis dans 27 projets territoriaux, dans 11 régions. Seule ombre au tableau : « Il y a eu une faible représentation des acteurs économiques et des partenaires sociaux », regrette Anne-Claire Pignal, chef de projet. Les acteurs ont pu renforcer les dispositifs partenariaux pour répondre à des besoins non satisfaits ou des manques sur le territoire (structuration d'une filière professionnelle, situation inégalitaire entre femmes et hommes, accès à la mobilité...), ou bien saisir des opportunités en utilisant les clauses sociales du code des marchés publics. Ils ont également monté des structures d'appui au développement du territoire, créé, repris ou développé des activités, dans une logique de synergie en faveur de l'emploi. « Ils sont devenus force de proposition, souligne Dominique Barbes, consultante de DB Ingénierie, chargée de l'évaluation de l'expérimentation. Ils ne se positionnent plus seulement comme des acteurs de l'insertion, mais aussi comme des employeurs au service du territoire. » La dynamique « inter-réseaux » a également plutôt bien fonctionné. « On se sent aujourd'hui plus dépositaire qu'inventeur d'une co-construction qui dépasse la fédération », a pointé Christophe Chevalier.

Le Coorace a donc décidé de prolonger le projet, en se fondant sur la volonté, partagée par l'ensemble des acteurs, de reconnaître le rôle de l'IAE dans le « développement solidaire et responsable des territoires en faveur de l'emploi ». Reste que l'expérimentation de la fédération, qui avait répondu à l'appel à projets lancé dans le cadre du « Grenelle de l'insertion », a été recalée. Elle devra donc se passer des fonds prévus par le Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté dans ce cadre. Sur ce point, les arguments de Julie Micheau, conseillère chargée de l'emploi au cabinet de Martin Hirsch, ont eu le mérite de la clarté : « La préférence est allée vers des projets aux évaluations contrôlées scientifiquement sur le plan quantitatif, avec des suivis de cohorte. » Evaluer l'IAE sur un champ plus étendu que ce pour quoi elle est financée est également un pari risqué, a-t-elle souligné : « La mission qui fonde l'existence de l'IAE est l'insertion. L'élargir implique un surplus d'effort, extrêmement difficile à valoriser. » L'évaluation au sens de l'Etat, dans le contexte contraignant de la LOLF, n'a décidément rien à voir avec une logique d'évaluation « au service de l'action ». Le Coorace souhaite néanmoins que le repositionnement de l'IAE soit abordé dans les débats du « Grenelle de l'insertion », au cours duquel un plan de communication sur l'IAE est prévu vers la mi-mai.

Au final, 37 dossiers, tous champs confondus, ayant répondu à l'appel à projets du « Grenelle de l'insertion » ont été retenus, soit un sur dix présentés et un pour 20 manifestations d'intention reçues. Sur les six millions d'euros attribués, les dossiers retenus correspondent à un financement de 4,2 millions d'euros pour l'année 2008, précise le rapport du jury, qui a clos sa sélection le 25 février. « Au maximum, les deux tiers de l'enveloppe devraient être ainsi consommés. » Le jury estime néanmoins que les sommes non utilisées devraient être réinvesties. Il suggère qu'elles « soient utilisées pour financer certains projets qui n'ont pas été retenus car ils ne constituaient pas des expérimentations au sens de l'appel à projet, mais semblent néanmoins pertinents », notamment dans le secteur de l'IAE. Le Coorace pourra-t-il en profiter ?

Notes

(1) Fédération Coorace : 17, rue Froment - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 70 50.

(2) Voir ASH n° 2502 du 6-04-07, p. 35.

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