Une « xénophobie d'Etat ». C'est sans ambages la manière dont les organisations du collectif « Uni(e)s contre l'immigration jetable », le Réseau éducation sans frontières et les collectifs de sans-papiers qualifient les politiques d'immigration menées depuis 2002. Des politiques qui entraînent le « déni du droit d'asile », des attaques contre l'aide médicale de l'Etat, la restriction du droit d'entrée et de séjour des étrangers, qui « criminalisent la solidarité » et « appellent à la délation les travailleurs des services publics et sociaux, les inspecteurs du travail ». Pour réclamer « une autre politique de l'immigration », respectueuse des droits fondamentaux et des engagements internationaux de la France, les organisations appellent à manifester le 5 avril dans plusieurs villes de France, dont Paris, Lyon, Marseille et Toulouse.
Dans ce contexte de protestation générale, l'ANAFE dénonce tout particulièrement « l'externalisation » des contrôles aux frontières par des officiers de liaison des Etats membres dans les pays tiers, par la mise en oeuvre de « visas de transit aéroportuaire » ou encore par des sanctions imposées aux transporteurs pour les « responsabiliser ». Ce qui incite ces derniers, témoigne l'ANAFE, à « sous-traiter les contrôles à des agences privées de sécurité difficilement contrôlables ». De son côté, la FASTI (Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés) demande l'abrogation de l'arrêté du 30 janvier 2008 qui a créé la « commission Mazeaud », chargée de plancher sur les quotas d'immigration et sur la « simplification » du contentieux des étrangers (1). Elle craint que ces réformes n'entraînent la violation de plusieurs droits fondamentaux garantis par la Constitution et la Convention européenne des droits de l'Homme, au premier rang desquels le principe d'égalité.