Accélérer la modernisation et la professionnalisation des services d'aide à domicile. C'est l'objet de la première convention de partenariat signée le 12 mars entre l'Etat, la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA). Une démarche qui s'inscrit dans le cadre du plan national des métiers de la dépendance présenté le 12 février par la secrétaire d'Etat chargée de la solidarité (1), et qui prévoit l'élaboration de conventions nationales avec les principales fédérations de l'aide à domicile. « Premier réseau français » avec plus de 1 200 adhérents, l'UNA représente 45 % du secteur, a souligné Valérie Létard. En 2006, les services qui lui sont affiliés ont accompagné 805 000 personnes (dont une majorité de personnes âgées mais aussi des personnes handicapées ou malades...) avec l'aide de 144 000 professionnels.
La convention-cadre conclue avec l'UNA se concrétise à travers quatre conventions spécifiques portant sur de grands programmes d'actions. Selon la secrétaire d'Etat, améliorer l'organisation et le fonctionnement des services d'aide à domicile, tant dans leurs dimensions d'organisation de l'offre, de mise en valeur des ressources humaines que financière et administrative, est « nécessaire pour assurer une bonne qualité d'accompagnement de toutes les personnes âgées dépendantes et des personnes handicapées qui souhaitent continuer à vivre chez elles ».
La première convention a pour objet de doter les services d'une véritable politique de ressources humaines passant par une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences efficiente face aux problèmes liés à la gestion de la pyramide des âges. Il s'agit notamment de développer les bonnes pratiques de recrutement et de formation afin d'attirer et de fidéliser les professionnels, les besoins en recrutement étant estimés à 400 000 personnes d'ici à 2015. La prévention des risques professionnels fait également partie des actions à engager.
« Généraliser les bonnes pratiques professionnelles » afin « de se doter d'une culture professionnelle partagée » est l'objectif retenu par la deuxième convention. Grâce à l'élaboration et à la diffusion de référentiels et à la mise en oeuvre d'actions de sensibilisation et de professionnalisation collectives, il s'agit d'améliorer l'évaluation des besoins des personnes accueillies ainsi que la pertinence des réponses proposées en tenant compte de situations spécifiques telles que la maladie d'Alzheimer, les troubles psychiques ou la fin de vie. Un « référentiel d'évaluation des situations à risques de maltraitance » sera également diffusé au sein du réseau de l'UNA. Les deux autres conventions concernent la généralisation des démarches qualité et la mise en oeuvre en 2008 d'un programme d'information et d'appropriation de la démarche de modernisation.
Les actions prévues dans ces quatre conventions sont financées à hauteur de 650 000 € . Quatre autres conventions seront signées prochainement et porteront sur la modernisation des systèmes d'information, la gestion et l'organisation des services, la formation des directeurs et la diversification de l'offre. L'ensemble des conventions représentera un budget total de 1,2 million d'euros, la prise en charge par l'Etat et la CNSA s'élevant à 65 % du coût total des actions engagées dès 2008. A partir de 2009, après généralisation des actions à l'ensemble du réseau, le financement de l'Etat et de la CNSA est estimé à près de 9 millions d'euros par an.
Valérie Létard souhaite que des conventions de partenariat soient également conclues avec les autres acteurs de l'aide à domicile, « quel que soit leur statut - public, associatif ou privé lucratif, prestataire, mandataire et emploi direct », citant notamment l'ADMR, l'Unccas, Adessa et la FEPEM, avec lesquelles l'Etat et la CNSA ont déjà signé les années précédentes des accords de partenariat « qu'il convient de développer, d'actualiser et d'inscrire là aussi en lien direct avec les objectifs du plan des métiers ».