Selon la ministre de la Santé, la transformation de plusieurs milliers de lits de médecine-chirurgie-obstétrique en places d'accueil médico-social - indispensable pour mieux prendre en charge les personnes âgées dépendantes - « ne s'effectuera dans de bonnes conditions qu'[en réunissant] l'hôpital et le médico-social dans une même unité d'action, à l'échelle de la région ». A l'occasion des « Amphis de la santé » organisés le 4 mars, Roselyne Bachelot a en effet dévoilé sa vision des futures agences régionales de santé (ARS) qui doivent se substituer aux actuelles agences régionales de l'hospitalisation en 2009.
« Concrètement, que pouvons-nous et que devons-nous attendre de la création d'ARS ? » Ces nouvelles agences devront, selon la ministre, contribuer à renforcer le caractère préventif des politiques de santé et à les territorialiser afin de tenir compte des besoins spécifiques de chaque région. Elles permettront également de faciliter l'accès aux soins et de fluidifier les parcours de soins des patients.
Roselyne Bachelot se déclare en outre « favorable à un périmètre incluant la prévention et l'éducation à la santé, la médecine de ville, l'hôpital et la partie sanitaire du médico-social, c'est-à-dire celle financée par l'assurance maladie ». Rejoignant sur ce point les préconisations de Philippe Ritter, qui lui a remis son rapport à la fin du mois de janvier (1), elle écarte en revanche la possibilité de confier aux futures agences la mission de régulation des dépenses de santé.
« Très clairement : il ne s'agit ni d'étatiser l'assurance maladie, ni d'atomiser l'action de l'Etat » car « la création des ARS repose sur un schéma de coopération entre l'Etat et l'assurance maladie », a-t-elle assuré. Et, de même qu'il ne s'agit pas de bouleverser le niveau national mais de le coordonner, l'ARS « ne remet pas en cause non plus le niveau local de l'assurance maladie, qui pourra prolonger et renforcer ses efforts de maîtrise médicalisée ».
Une réunion d'information et de concertation devrait se tenir au mois de mai, étant rappelé que le projet de loi instituant les ARS sera présenté au Parlement « à l'été ».