Le conseil des ministres de l'Emploi de l'Union européenne (UE) a adopté, le 29 février, les lignes directrices pour l'emploi 2008-2010. Lignes directrices que les Etats membres devront prendre en compte lorsqu'ils mettront en oeuvre les financements communautaires, notamment ceux du Fonds social européen. Huit lignes directrices sont fixées (1) :
« Appliquer des politiques de l'emploi visant à atteindre le plein emploi, à améliorer la qualité et la productivité du travail et à renforcer la cohésion sociale et territoriale. » Ce qui suppose, d'ici à 2010, d'atteindre un taux d'emploi total de 70 % (60 % pour les femmes, 50 % pour les seniors de 55 à 64 ans), de réduire le chômage et l'inactivité, d'avoir des structures d'accueil pour au moins 33 % des enfants de moins de 3 ans et pour au moins 90 % des enfants de plus de 3 ans, d'augmenter l'âge moyen effectif de départ en retraite d'environ cinq ans ;
« Favoriser une approche fondée sur le cycle de vie à l'égard du travail », avec deux objectifs d'ici à 2010. Le premier est de proposer une offre d'emploi, de stage d'apprentissage, de formation complémentaire ou toute autre mesure destinée à favoriser l'embauche de tout chômeur dans un délai de 12 mois maximum (quatre mois pour les jeunes ayant quitté l'école). Le second est de mettre en oeuvre des mesures actives pour les chômeurs de longue durée, avec en ligne de mire un taux d'activité de 25 %. L'accès, à des conditions abordables, aux services sociaux de base doit être garanti et « des ressources minimales suffisantes » assurées à tous, « tout en respectant le principe de rémunération équitable afin que le travail soit financièrement attrayant », précise le Conseil de l'UE. Qui rappelle en outre l'importance de la lutte « contre la discrimination », de l'accès à l'emploi des personnes handicapées et de l'intégration des immigrants et des minorités ;
« Assurer des marchés du travail qui favorisent l'insertion. » Ce qui inclut la mise en place de « mesures actives et préventives » sur le marché du travail, l'aide à la recherche d'emploi, la mise à disposition des services sociaux nécessaires « pour favoriser l'insertion des personnes les plus éloignées du marché du travail » et la conditionnalité des prestations sociales ;
« Améliorer la réponse aux besoins du marché du travail », notamment en augmentant l'efficacité des services de l'emploi ou en encourageant la migration économique ;
« Favoriser la flexibilité en la conciliant avec la sécurité de l'emploi et réduire la segmentation du marché du travail » ;
« Assurer une évolution des coûts du travail et instaurer des mécanismes de fixation des salaires favorables à l'emploi » ;
« Accroître et améliorer l'investissement dans le capital humain » ;
« Adapter les systèmes d'éducation et de formation aux nouveaux besoins en matière de compétences ».
(1) Ces lignes sont numérotées de 17 à 24. En effet, elles sont intégrées dans un ensemble plus complet, les 16 premières lignes concernant essentiellement les réformes économiques.