En présentant, le 22 février, son Rapport conjoint sur l'emploi 2008, la Commission européenne insiste sur la persistance du chômage des jeunes - qui reste à un niveau élevé dans l'Union européenne (UE) - et le manque d'investissements dans le domaine de l'éducation et de la formation. Hormis ces deux points noirs, la situation est « plutôt satisfaisante », estime la Commission, qui se dit optimiste, faisant état d'une « croissance de l'emploi impressionnante ».
Au cours des deux dernières années, près de 6,5 millions d'emplois ont ainsi été créés et 5 millions d'emplois supplémentaires sont attendus d'ici à 2009. Le chômage dans l'UE devrait passer sous la barre des 7 % en 2008, ce qui correspondrait au niveau le plus bas jamais atteint depuis le milieu des années 80. Passant de 8,9 % à 8,2 % entre 2005 et 2006, le chômage a déjà marqué un recul significatif auquel ont contribué presque tous les Etats membres.
La Commission considère cependant que les réformes sociales et du marché du travail ne vont pas assez vite, notamment en matière de flexicurité. Si près de la moitié des Etats membres ont élaboré ou sont en train d'élaborer des politiques globales visant à mieux équilibrer flexibilité et sécurité de l'emploi, l'effet de ces politiques est « peu positif », reconnaît le rapport. En cause : la segmentation du marché de l'emploi, la lenteur des réformes de la sécurité sociale - qui se limitent aux régimes de retraite -, la diminution des dépenses des politiques actives du marché de l'emploi et la faible augmentation des mesures d'éducation et de formation tout au long de la vie en 2005-2006.
Le rapport met en garde également contre les « goulets d'étranglement » en matière d'emploi dans un nombre croissant de secteurs, notamment les secteurs social et de la santé. Une des solutions passe donc par « une politique réglementée de l'immigration, accompagnée de mesures visant à améliorer l'intégration socio-économique des immigrants ».