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« Un laboratoire pour développer la recherche pluridisciplinaire sur le travail social »

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Trois instituts de formation du Campus social angevin viennent de créer le laboratoire « Travail social et société ». Celui-ci vise à développer la recherche appliquée et pluridisciplinaire sur le travail social, explique son responsable, Dominique Géraud (1).
Pourquoi ce laboratoire ?

Au sein des trois établissements de formation en travail social du Campus social angevin (2), nous étions plusieurs enseignants-chercheurs à constater que bon nombre d'organismes intervenant dans le champ social - conseils généraux, caisses d'allocations familiales (CAF) ou de mutualité sociale agricole (MSA) - sont demandeurs de recherches sur le travail social. Et font appel pour cela à des universités publiques ou privées ou à des cabinets de consultants. Or les enseignants-chercheurs des centres de formation de travailleurs sociaux sont parfaitement légitimes pour répondre aux besoins d'analyse et de prospective de ces institutions. En outre, la formation ne peut que tirer parti de cette activité de recherche.

Fallait-il encore réussir à convaincre vos établissements !

Les responsables de nos établissements étaient convaincus que ce laboratoire - qui existe officiellement depuis le 5 février - était une opportunité à saisir. Si l'on n'est pas présent sur le champ de la recherche, on ne peut plus, aujourd'hui, être légitime sur celui des formations sociales et vouloir développer les qualifications de niveau II et I. Par exemple, nos trois centres de formation ont tissé des liens avec l'université d'Angers pour créer des licences professionnelles pour les métiers de la gérontologie, du développement social urbain ou de l'animation et ils participent au master « Intervention sociale ». Comment pourraient-ils s'affirmer comme des partenaires crédibles sans un ancrage solide dans le champ de la recherche ?

Comment ce laboratoire est-il financé ?

Il a pu voir le jour parce que la direction régionale du CNAM m'a détaché, à temps partiel, pour le diriger. Brigitte Bouquet, titulaire de la chaire en travail social du CNAM, a accepté d'en assurer la responsabilité scientifique. Par ailleurs, nous avons la chance d'être soutenus par le Comité angevin pour le développement de la recherche, qui a été créé par l'agglomération d'Angers et le conseil général : il s'est engagé à attribuer des allocations de recherche et des aides aux équipements.

Comment allez-vous fonctionner ?

Ce laboratoire devrait regrouper une vingtaine de personnes. Des enseignants-chercheurs, mais aussi des praticiens : des cadres de la MSA et de la CAF devraient être détachés pour y participer. Nous avons aussi des candidatures personnelles de chercheurs ou de cadres à la retraite. Ce ne sont pas les demandes qui manquent ! Nous pourrons aussi accueillir, ponctuellement, des étudiants en travail social des niveaux supérieurs. Outre cette ouverture aux praticiens, notre laboratoire - et c'est une de ses originalités - se veut pluridisciplinaire : il réunira des sociologues, mais aussi des psychologues, des philosophes, des juristes... Chaque projet de recherche fera travailler des chercheurs de différentes disciplines. Car il faut oser « ouvrir les regards » pour rendre compte de la complexité du réel, d'autant que l'objet même du travail social et de l'intervention sociale impose cette vision croisée des savoirs. Cette posture, qui implique qu'il n'y ait pas de position dominante d'une discipline sur une autre, est bien sûr une gageure : il faudra veiller, au sein du laboratoire, à ce que nous ne retombions pas dans nos vieilles chapelles !

En répondant à des commandes institutionnelles, ne craignez-vous pas une instrumentalisation de votre activité de recherche ?

Répondre à des commandes, c'est aussi s'autoriser à les interpréter. Lorsqu'une institution vise uniquement, par la recherche, à « faire l'économie du geste » et à rationaliser ses coûts, nous pouvons pointer les limites d'une telle approche. Faire valoir que le bénéfice attendu à court terme sera une perte d'efficacité à long terme. Par ailleurs, nous allons aussi produire notre offre de recherche. Celle-ci pourra porter sur l'analyse de la pratique, mais aussi sur les représentations des professionnels et des usagers, un thème encore peu exploré. Et puis, nous essaierons de faire de la prospective. Car la recherche est aussi un enjeu pour l'avenir du travail social. Elle doit aider à faire reconnaître que celui-ci ne peut se résumer à des procédures, mais relève d'une intervention singulière, qui exige des compétences particulières. Il s'agit aussi de faire admettre que le travail social constitue un champ de recherche spécifique.

Notes

(1) Laboratoire « Travail social et société » : 4, rue G.-Morel - 49045 Angers cedex - Secrétariat : Virginie Tarret (du lundi au mercredi) - Tél. 02 41 22 17 30 - v.tarret@cnam-paysdelaloire.fr ou d.geraud@cnam-paysdelaloire.fr.

(2) L'Iframes (Institut de formation, de recherche et d'animation des métiers éducatifs et sociaux) et l'ENSO (Ecole normale sociale de l'Ouest), qui dépendent de l'Association régionale du réseau des instituts de formation en travail social, et l'Iforis (Institut de formation et de recherche en intervention sociale) qui dépend de l'Association régionale du CNAM.

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