La CGT-chômeurs et Médecins du monde rejoignent le cortège des voix qui s'élèvent contre le décret sur l'évaluation du « train de vie » des bénéficiaires du RMI, de certaines prestations sociales et de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) (voir ASH n° 2544 du 8-02-08, page 39). Les bénéficiaires de la CMU-C ont un état de santé nettement plus dégradé que celui de la population générale, alors même que l'accès effectif aux soins diminue avec l'augmentation du niveau de précarité, souligne Médecins du monde. L'association, qui déplore des « économies à court terme », s'inquiète également des déclarations du ministre du Budget, dans une interview au « Figaro » du 22 janvier, selon lesquelles la CMU-C ne serait plus délivrée que pour trois mois, dans l'attente du contrôle de la réalité des ressources du demandeur. Selon le cabinet du ministre, cette mesure serait « une piste possible », encore « en cours d'expertise technique ».
Les discriminations à l'embauche à l'encontre des jeunes Français peu qualifiés d'origine maghrébine ou noire africaine s'exercent dès la première prise de contact avec l'entreprise, relève une enquête conduite en 2006. Elles peuvent aussi être différées ou masquées par une mise en attente. Sur 1 100 tests réalisés avec une paire de candidats de même sexe, âge et formation, mais d'origine différente, répondant à la même offre d'emploi dans l'hôtellerie-restauration ou le commerce, 770 candidats « d'origine apparente hexagonale » ont finalement été choisis contre 209 d'origine maghrébine ou noire africaine, soit une différence de un à près de quatre. La discrimination est plus fréquente à l'encontre des hommes que des femmes.
« Discriminations à l'embauche fondées sur l'origine à l'encontre de jeunes Français(es) peu qualifié(e) s » - DARES - Premières informations n° 06.3 - Disponible sur
L'espérance de vie à la naissance en 2006 - 84 ans chez les femmes, 77,1 chez les hommes - s'est allongée en dix ans de deux ans pour les femmes et de trois ans pour les hommes. Mais ces résultats ne font pas disparaître les disparités qui subsistent, et parfois s'accroissent, selon les catégories professionnelles, les niveaux d'études, les secteurs d'activité et les régions. Parmi les facteurs de risques, la consommation d'alcool diminue mais l'obésité augmente. Le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques s'accroît aussi, du fait même des progrès de la médecine et de l'allongement de la vie. Autant de données issues du deuxième rapport faisant suite à la loi de 2004 relative à la politique de santé publique.
« L'état de santé de la population en France » - DREES - Etudes et résultats n ° 623 - Disponible sur