Une première « rencontre nationale » de ce qui préfigure sans doute une Fédération nationale des associations gestionnaires d'établissements et de services pour personnes en situation de handicap psychique a eu lieu le 6 février, au ministère de la Santé à Paris. Un collectif de neuf associations (1) est à l'origine de ce projet.
« Nos associations très diverses - des petites et des grandes, implantées en milieu urbain ou rural - se sont rencontrées à l'occasion de colloques et de congrès et ont pris l'habitude de s'entraider, explique Marie-Claude Barroche, présidente d'Espoir 54. Sous la pression très forte des besoins, nous avons été amenées à nous développer, parfois plus vite que nous l'aurions souhaité, et à créer 44 structures dans les domaines de l'accompagnement, du logement, du travail ou des loisirs. Le handicap psychique a été reconnu par la loi du 11 février 2005, mais il y a beaucoup de retard à rattraper. Certains départements ne disposent encore d'aucune structure spécialisée dans l'accompagnement des personnes concernées. Et certaines structures, des ESAT [établissements et services d'aide par le travail] notamment, conçues au départ pour accueillir des personnes handicapées mentales et qui s'ouvrent au handicap psychique, appellent au secours devant la difficulté d'un public très différent. D'où l'idée de créer un nouvel outil, un centre de ressources susceptible de répondre à nos besoins de formation, d'évaluation, de modélisation, de mutualisation, d'aide au montage de projets, d'ouverture sur l'Europe. »
Depuis décembre 2006, le collectif s'est donc réuni une douzaine de fois, dans des villes différentes permettant des visites de terrain, pour réfléchir à ce projet. Il a repéré et contacté 150 associations susceptibles d'être intéressées. Il a aussi rencontré les fédérations actives dans le champ de la santé mentale, « comme l'Unafam, la FNAPsy, les Croix-Marine... des pionniers auxquels nous devons beaucoup et à côté desquels nous devons trouver notre place », précise Marie-Claude Barroche. La rencontre du 6 février était donc la première occasion d'élargir le cercle, autour d'un projet de charte et de statuts soumis à débats.
« Avec 140 participants, dont une trentaine de directeurs, nous nous sommes sentis soutenus dans notre objectif, indique Marie-Claude Barroche. Mais les discussions ont montré qu'il reste beaucoup d'ajustements à opérer. Nous devons préciser notamment la place que nous voulons faire aux usagers, ce qui est délicat. Nous devons aussi poursuivre la concertation avec les autres organisations du secteur, dont certaines expriment des craintes ou des réserves. Même l'intitulé du label que nous envisagions de délivrer aux structures adaptées, «Handicap psychique France», jugé trop englobant, est à revoir. Mais la fédération a un rôle à jouer auprès d'associations très demandeuses et elle a une place à prendre dans la définition de la politique de santé mentale. »
La prochaine rencontre élargie à une trentaine d'organisations décidées à faire avancer le dossier aura lieu le 12 mars. Pour une création espérée « avant l'été ».
(1) ALPHI (38), ARVM (94), Cap Espérance (83), Cohérence (66), Espoir 10, Espoir 54, Espoir 74, Espoir Ariège, Le Lien (81) - C/o : Espoir 54 - 6, rue Chevert - 54000 Nancy - Tél. 03 83 55 00 00.