Plus critiques qu'enthousiastes, les organisations de retraités ont « pris acte » de l'avance de 200 € promise par le président de la République aux titulaires du minimum vieillesse à titre d'à-valoir sur une augmentation de 5 % en 2008 (voir ce numéro, page 6). « Une mesure circonstancielle », remarque au passage la CFR (Confédération française des retraités).
« C'est déjà ça, mais ça ne fait pas le compte », résume l'Union confédérale des retraités CGT. D'abord parce que cela ne suffira pas à faire passer aux 600 000 personnes concernées le seuil de pauvreté. Ensuite, parce que tous les autres retraités, dont la moitié touchent des « petites retraites » inférieures au SMIC, doivent se contenter du 1,1 % d'augmentation accordé en janvier, soit nettement moins que l'inflation. Y compris tous ceux qui sont au « minimum contributif » (et qui ont cotisé toute leur vie), soulignent Force ouvrière et la CFDT.
La décision du chef de l'Etat a aussi provoqué une réaction collatérale du collectif « Ni pauvre, ni soumis », qui rassemble des associations de personnes handicapées et de malades chroniques (1). « Elles ne disent pas merci ! », s'exclame-t-il, en rappelant qu'une augmentation du minimum vieillesse devrait, selon les textes, entraîner automatiquement celle de l'allocation aux adultes handicapés. Or les 600 000 bénéficiaires n'ont eu droit, eux aussi, qu'à 1,1 % d'augmentation en janvier. Face à ce qu'il considère comme du « mépris », le collectif réaffirme sa revendication : un revenu personnel égal au SMIC brut.