« La progression régulière vers le mur de l'absurde continue ! », s'insurge le collectif interassociatif sur la santé (CISS), suite au conseil donné par la ministre de la Santé aux personnes entrées en grève de soins pour protester contre l'instauration des franchises médicales (1). Au cours de la séance des questions du mardi 29 janvier à l'Assemblée nationale, Roselyne Bachelot a expliqué, en effet, « qu'il existait, en particulier dans les caisses d'assurance maladie, des mécanismes de prise en charge par le Fonds national d'action sanitaire et sociale - qui est doté de 224 millions d'euros - susceptibles de financer tant des mesures collectives que des mesures individuelles ».
Une réponse qui a aussitôt fait réagir le CISS, mais aussi les associations Aides et la Nafsep (Nouvelle association française des scléroses en plaques). Cette solution « n'est pas admissible », s'indignent, à juste titre, ces deux organisations, puisqu'elle aboutit à proposer « que l'assurance maladie rembourse d'une main ce qu'elle prend de l'autre ! » En outre, poursuivent-elles, « les personnes déjà fragilisées et précarisées par la maladie devraient en plus quémander une aide ponctuelle au Fonds national d'action sanitaire et sociale ! Selon quels critères ? pour quel montant ? avec quelle garantie ? » Et, pendant ce temps-là, souligne le CISS, le large débat sur le financement de la santé, annoncé en septembre 2007 au Sénat par le président de la République, attend toujours... C'est pourquoi il demande de sortir des promesses et d'ouvrir enfin ces discussions. Une réclamation formulée également par Aides et la Nafsep, qui appelaient à un rassemblement le 8 février à Paris, lors de la clôture des états généraux de l'organisation des soins.